Les patrons des banques montrent un optimisme prudent
Toronto — Les grands patrons des banques canadiennes affichent un «optimisme prudent» et s'attendent à une progression des bénéfices du côté des services traditionnels, cette année, alors que le secteur financier se retrouve dans un contexte plus normal, après une période de forte croissance.
Lors d'une conférence tenue à Toronto à l'initiative de RBC Marchés des capitaux, hier, Rick Waugh, chef de la direction de la Banque Scotia, a affirmé que l'année pourrait représenter un défi, ajoutant que chaque année représentait un défi et que la banque était d'un optimisme prudent.À l'instar de son homologue de RBC Banque Royale, Gordon Nixon, le patron de la Banque Scotia a dit s'attendre à ce que les banques canadiennes fortement dotées de capitaux permanents connaissent de bons résultats dans le cadre de ce que M. Nixon a qualifié de retour à un environnement bancaire plus normal.
Quant à lui, Ed Clark, de la Banque TD, s'attend à ce que la concurrence pour la clientèle gagne en intensité, alors que les autres institutions bancaires tentent d'égaler la réputation de sa banque en ce qui a trait aux services personnels.
À l'occasion d'une journée particulièrement difficile pour les actions bancaires et les marchés financiers en général, les dirigeants des banques se sont dans l'ensemble montrés prudents, dans le contexte actuel d'incertitude économique croissante et de crainte d'une récession aux États-Unis.
«Le système financier et les marchés financiers se sentent mieux [...] Le monde réel ne se sent pas nécessairement mieux», a déclaré M. Nixon, qui a pris la parole après que Citigroup, la plus grosse banque aux États-Unis, eut annoncé avoir subi une perte de près de 10 milliards $US au cours de son dernier trimestre 2007, alimentée par une charge de 18,1 milliards $US liée à ses mauvais investissements dans le secteur du crédit hypothécaire.
La conférence d'hier a réuni quatre des cinq dirigeants des banques canadiennes les plus importantes. Gerry McCaughey, de la banque CIBC, a préféré ne pas prendre la parole en public, au lendemain de l'annonce d'une opération de financement de 2,75 milliards grâce à la vente d'actions afin de rééquilibrer son bilan, éprouvé par des pertes de 2,4 milliards liées à l'effondrement du secteur du crédit immobilier américain.
«Le Canada va dans une certaine mesure continuer d'aller contre la tendance, en ce qui concerne le ralentissement américain», a prédit M. Nixon. Toutefois, les plus importantes banques canadiennes ont adopté une approche rigoureuse en terme de gestion des risques, a-t-il dit, «afin de nous ajuster au fait que nous pourrions continuer d'obtenir une moins bonne performance économique avant un redressement».