Faible rendement des régimes en 2007

Les bureaux de la Bourse de Toronto. À lui seul, l’indice S&P/TSX a grimpé de 9,8 % en 2007.
Photo: Agence Reuters Les bureaux de la Bourse de Toronto. À lui seul, l’indice S&P/TSX a grimpé de 9,8 % en 2007.

Le portefeuille type des caisses de retraite a généré des rendements si faibles en 2007 que la capitalisation des régimes, si l'on exclut les cas où l'employeur a fait une injection spéciale, n'était pas meilleure qu'un an plus tôt, selon les données publiées par le cabinet-conseil Mercer.

Dans sa mise à jour trimestrielle sur la santé des régimes canadiens, Mercer a indiqué hier que, pour 2007, ces régimes ont dégagé un maigre rendement de 1,7 %. Cette situation s'explique en partie par le fait que la croissance boursière des six premiers mois a été suivie d'une performance en dents de scie et par la montée du dollar canadien qui a annulé les rendements des actions américaines et étrangères.

Le rendement que comptabilise Mercer est uniquement basé sur l'évolution des marchés. Il ne tient pas compte de la gestion active des différentes catégories d'investissement par les gestionnaires.

«On a vécu en 2007 un peu le même phénomène qu'en 2006 en ce sens qu'on avait connu au cours des six premiers une légère hausse des taux d'intérêt, ce qui est excellent pour les régimes de retraite», a dit Yvan Breton, qui dirige la consultation en gestion de placements pour l'Est du Canada. «Le rendement boursier était bon, aussi, du moins au Canada. Or il y a eu la crise hypothécaire américaine, ce qui a fait reculer les marchés, et les taux d'intérêt ont baissé en fin d'année.»

L'indice de Mercer pour évaluer la santé financière des régimes — lequel calcule l'actif versus les engagements — a donc joué du yo-yo avant d'inscrire pour l'année 2007 un recul net de 2 %. Après s'être approché en juillet des niveaux de 2004, soit près de 90 %, le ratio est retombé à un peu plus de 80 %. En 2005, il était à moins de 80 %.

L'analyse de Mercer survient quatre jours après celle d'un autre firme, Watson Wyatt. En apparence plus optimiste, celle-ci a affirmé que le taux de provisionnement des régimes canadiens s'est grandement amélioré en 2007, passant de 96 % à 106 %. La différence, c'est que Watson Wyatt inclut les cotisations spéciales que font les employeurs lorsqu'un fonds est en déficit.

En ce qui concerne les rendements des régimes qui tiennent compte de la gestion active des caisses de retraite, et donc qui définissent des quartiles de performance, Mercer entend publier les données définitives d'ici la fin du mois.

Rendements des secteurs du TSX

À lui seul, l'indice S&P/TSX a grimpé de 9,8 % en 2007. Ses secteurs les plus vigoureux ont été les technologies de l'information (48 %), les matériaux (30 %) et les télécommunications (20 %). À l'opposé du spectre, l'année a été beaucoup moins bonne pour les soins de santé (-24 %), les biens de consommation (-5 %) et les services financiers (-1,6 %).

Les titres de compagnies de petite taille boursière ont affiché un rendement de 2 % alors que les grandes pointures, comme la Banque Royale, Petro-Canada ou Alcan, ont progressé de 11 %.

Quant aux marchés ailleurs, ils ont affiché eux aussi des rendements positifs. L'indice MSCI EAEO, qui regroupe l'Europe, l'Asie et l'Extrême-Orient, a progressé de 4 % en devises locales, comparativement à 5,5 % pour le S&P/500, indice américain de référence.

Or la montée fulgurante du huard a tout annulé ce qui a pu générer des rendements positifs à l'étranger, a fait remarquer Mercer. L'investisseur d'ici doit donc savoir qu'en dollars canadiens, les actions internationales ont affiché un rendement de -5 % alors que les titres américains ont affiché un rendement de -10,5 %.

Le portefeuille type dont se sert Mercer pour les calculs de l'indice de santé est composé à 42,5 % d'un indice obligataire, à 25 % du S&P/TSX, à 15 % de l'indice américain S&P 500, à 15 % de l'indice mondial MSCI EAEO et à 2,5 % du rendement des bons du Trésor de 91 jours.

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