La Scotia demande à Ottawa d'autoriser les fusions bancaires

La Banque Scotia estime qu'Ottawa devrait abolir les restrictions imposées à la propriété des banques et permettre au ministre des Finances d'étudier d'éventuels investissements de la part de banques étrangères.
Ces recommandations font partie d'un document, rendu public hier, que la banque a remis au Groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence mis sur pied par le gouvernement fédéral.Le chef de la direction de la banque, Rick Waugh, estime que le Canada doit se doter de plusieurs politiques dans des secteurs stratégiques pour permettre aux entreprises canadiennes de rivaliser efficacement sur le marché mondial. Il croit également que les compagnies canadiennes doivent, de leur côté, être plus agressives dans leur recherche d'occasions de croissance à l'étranger.
M. Waugh demande à Ottawa d'abolir spécifiquement les restrictions imposées à la propriété des banques et de se fier au jugement du ministre des Finances dans l'évaluation des participations étrangères potentielles. Les règles fédérales actuelles limitent à 20 % la participation étrangère dans les grandes banques canadiennes, ce qui exclut d'emblée toute prise de contrôle ou toute fusion.
L'Institut Fraser
Pour sa part, l'Institut Fraser estime qu'Ottawa devrait assouplir les restrictions empêchant les banques étrangères d'offrir des prêts au Canada afin d'augmenter la concurrence et la disponibilité du crédit pour les entrepreneurs. Le groupe de recherche indique que le Canada a un système bancaire relativement sain, dont la performance est cependant plus faible concernant le financement aux nouvelles et petites entreprises.
L'auteur du rapport, le professeur John Clant, de l'université Simon Fraser, affirme que plusieurs entrepreneurs canadiens n'arrivent pas à obtenir facilement le financement dont ils auraient besoin pour lancer une nouvelle entreprise ou donner plus d'ampleur à une entreprise existante.
Le groupe de recherche estime que le Canada a besoin d'une plus grande disponibilité des prêts bancaires et de marges de crédit pour ne pas nuire aux entrepreneurs potentiels, et croit qu'il n'y a pas suffisamment de concurrence au sein du système bancaire canadien. Il demande au gouvernement fédéral d'assouplir les règles qui limitent les prêts que peuvent offrir les banques étrangères, notamment en abolissant les barrières qui les empêchent d'entrer sur le marché canadien.
M. Chant écrit qu'une ouverture à la concurrence étrangère est une situation courante dans plusieurs pays où les banques offrent une performance solide en ce qui a trait aux prêts aux entreprises. Actuellement, les banques étrangères ne peuvent accéder au marché canadien que par l'entremise de filiales ou de succursales indépendantes.