Unilever va supprimer 20 000 emplois dans le monde en quatre ans

Rotterdam — L'anglo-néerlandais Unilever, géant de l'agroalimentaire et des cosmétiques, qui depuis 2000 mène une politique de restructurations musclées, a annoncé hier qu'il allait supprimer 20 000 emplois dans le monde dans les quatre ans à venir, sur un total de 179 000.
«Nous nous attendons à ce que le programme total [de restructurations] réduise le nombre d'emplois de 20 000 dans les quatre années à venir», a déclaré le p.-d.g. d'Unilever, le Français Patrick Cescau, commentant la présentation des résultats du deuxième trimestre à Rotterdam.«La majorité des restructurations concernent l'Europe» où travaillent 44 000 employés de l'entreprise, a précisé M. Cescau, sans donner plus de détails.
Unilever qui possède 400 marques dont les savons Dove, les soupes Knorr, les thés Lipton ou les glaces Magnum mentionne «la fermeture ou la rationalisation substantielle de 50 à 60 sites de production dans le monde, ainsi qu'une rationalisation significative des réseaux de distribution» afin de «réduire les coûts et les actifs utilisés».
Il possède actuellement 300 sites de production. Le groupe espère ainsi réduire de 1,5 milliard d'euros par an les coûts engendrés par le personnel et ces sites jusqu'en 2010.
Sous la houlette de M. Cescau, le producteur des lessives Omo et des produits de soins corporels Sunsilk a engagé un programme de réduction du personnel administratif et s'est réorienté stratégiquement vers les soins du corps, les marchés émergeants et la vitalité.
En 2000, Unilever lançait un programme intitulé «En route vers la croissance» pour aider le colosse qu'il était alors, avec près de 1600 marques, à se restructurer pour devenir rentable dans un marché fortement concurrentiel. Bilan: 25 000 emplois supprimés.
«Depuis 2000, nous avons fermé ou vendu plus de cent usines», a souligné M. Cescau hier. Le portefeuille de marques impressionnant d'Unilever est depuis descendu à 400. En 2002, Unilever comptait encore 247 000 employés, contre 179 000 aujourd'hui.
«Mais aujourd'hui, une organisation plus simple, des systèmes informatiques convergents, un portefeuille de marques et de produits plus ciblé et de plus en plus harmonieux donnent une échelle encore plus grande pour réorganiser et pour un processus de production plus flexible», a ajouté le p.-d.g.
En après-midi à la Bourse d'Amsterdam, le titre gagnait 4,02 %, à 22,51 euros.
Bénéfice en hausse
Plus tôt dans la journée, Unilever annonçait un bénéfice net en hausse de 16 %, à 1,207 milliard d'euros, au deuxième trimestre et un chiffre d'affaires en hausse de 3 %, à 10,526 milliards d'euros, des résultats dépassant les attentes des analystes financiers qui avaient prédit un ralentissement de ses ventes.
Sa marge de croissance organique notamment est de 5,8 %, bien au-delà des attentes des analystes interrogés par l'agence d'information financière Thomson Financial, qui tablaient sur une marge de croissance ralentie comprise entre 3,8 % et 4,8 %.