Vallée-Jonction - Olymel: la dernière chance des syndiqués

Les employés de l'abattoir d'Olymel à Vallée-Jonction auront une dernière occasion de voter demain sur l'avenir de leur usine et le maintien de leurs propres emplois. Après une tentative de conciliation qui n'a pas conduit à un dénouement jeudi, le conciliateur Jean Poirier est revenu à la charge hier matin et a convaincu les propriétaires de l'abattoir de «faire un ultime effort afin de sauver l'usine et les emplois». Cette proposition ultime sera soumise aux syndiqués demain matin.

Les parties patronale et syndicale se sont montrées extrêmement réservées et prudentes à leur sortie de cette réunion de conciliation dans les bureaux du ministère du Travail à Québec. Elles ont diffusé en outre des communiqués très laconiques. «Le syndicat et la CSN ne feront aucun commentaire sur le contenu de la nouvelle proposition ni sur la recommandation que le comité exécutif du syndicat soumettra à l'assemblée générale du syndicat», lit-on dans le communiqué diffusé par la CSN. La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, était d'ailleurs présente à Québec hier après-midi. Après les pressantes invitations faites par Mme Carbonneau à la Coop fédérée, l'actionnaire majoritaire, de renvoyer ses représentants à la table de conciliation, on peut croire maintenant que les leaders syndicaux vont inciter les employés à accepter cette offre ultime.

Au nom d'Olymel, Lucien Bouchard a fait la déclaration suivante: «Devant l'impasse qui prévalait encore ce matin, le conciliateur, Jean Poirier, a insisté auprès des porte-parole d'Olymel pour qu'elle fasse un ultime effort afin de sauver l'usine et les emplois de l'établissement de Vallée-Jonction. Nous sommes entrés en contact avec les propriétaires, qui nous ont autorisés à faire cet ultime effort de sauvetage de l'usine. Nous avons prié le conciliateur de convoquer à nouveau les parties. Nous avons fait à la partie syndicale une proposition modifiée et avons demandé qu'elle soit présentée le plus tôt possible à l'assemblée des travailleurs. Les parties ont convenu de ne pas faire d'autres commentaires avant la conclusion de cette assemblée.»

Est-il besoin de rappeler que, la dernière fois qu'une proposition finale et modifiée a été présentée, les employés l'ont rejetée à 97 %? L'employeur avait rapidement annoncé la fermeture de l'usine, comme il en avait prévenu les employés à plusieurs reprises au cours des semaines précédentes. Bien entendu, cette menace de fermeture demeure. Dans l'hypothèse d'un nouveau rejet de l'offre patronale par les syndiqués, il paraît tout à faire inévitable que la procédure de fermeture, qui est d'ailleurs déjà enclenchée, sera irrévocablement maintenue. La date annoncée pour la fermeture est le 25 mai.

On sait par ailleurs que plusieurs abattoirs québécois ont déjà exprimé leur intérêt d'augmenter leurs activités d'abattage pour accueillir les porcs qui n'iraient plus à Vallée-Jonction, à la condition toutefois d'avoir des ententes à long terme avec la Fédération des producteurs de porcs, dont c'est la responsabilité de répartir les porcs entre les différents abattoirs.

Il n'y a pas que les producteurs de porcs qui vont surveiller de près les résultats de cette assemblée syndicale demain. La Conférence régionale des élus de Chaudière-Appalaches a fait savoir une fois de plus hier que ce dossier des relations de travail chez Olymel et ses impacts possibles sont «des préoccupations majeures pour toute la région». Il est évident aussi que ce dossier est considéré comme très chaud par le gouvernement québécois à quelques jours peut-être du déclenchement des élections générales.

Le Devoir

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