Les États-Unis tentent de sauver leurs «pennies» et leurs«nickels»

La nouvelle réglementation américaine interdit la fonte des pièces de un et cinq cents et en interdit l’exportation non autorisée.
Photo: Agence France-Presse (photo) La nouvelle réglementation américaine interdit la fonte des pièces de un et cinq cents et en interdit l’exportation non autorisée.

New York — En raison de l'envolée du cours des métaux précieux, les États-Unis ont décidé d'interdire la fonte des pièces de monnaie de un et cinq cents et d'en limiter l'exportation à un maximum de cinq dollars par personne pour éviter «une potentielle pénurie de ces pièces».

«Nous prenons ces mesures car le pays a besoin de ses pièces pour son commerce», a expliqué Ed Moy, directeur de l'administration chargée de la monnaie, US Mint, dans un communiqué reçu hier.

«Nous ne voulons pas voir nos "pennies" [pièce de un cent] et "nickels" [cinq cents] fondus et qu'un petit groupe d'individus profite du contribuable américain», a lancé M. Moy. «Remplacer ces pièces pourrait représenter un coût énorme pour les contribuables», a-t-il ajouté.

La nouvelle réglementation interdit la fonte des pièces de un et cinq cents et en interdit l'exportation non autorisée. Chaque voyageur pourra toutefois en emporter un maximum de cinq dollars avec lui, un montant qui pourra être exceptionnellement porté à 100 $, pour les numismates par exemple.

La peine maximum encourue est de 10 000 $ et cinq ans de prison.

La hausse des prix du cuivre, du nickel et du zinc a rendu la production des pièces de un et cinq cents plus coûteuse que leur valeur faciale, a expliqué l'US Mint.

Une pièce de cinq cents est composée à 25 % de nickel et à 75 % de cuivre. Au vu des cours du marché, cela porte la valeur de cette pièce à 6,99 ¢, soit 40 % de plus que sa valeur faciale, a indiqué Michael White, porte-parole de l'US Mint à l'AFP.

En incluant les coûts de fabrication, chaque «nickel» est produit pour 8,34 ¢, selon ce porte-parole.

Les «pennies» produits actuellement contiennent seulement 2,5 % de cuivre, le reste étant du zinc. La valeur du métal contenu dans chaque «penny» est toutefois 12 % plus élevée que sa valeur faciale.

«Avec les coûts de production, le "penny" nous coûte environ 1,73 ¢ à produire actuellement», a indiqué M. White.

Les «pennies» produits avant 1982 pourraient être encore plus intéressants à fondre pour d'éventuels fraudeurs. Ils sont en effet composés à 95 % de cuivre et à 5 % de zinc, ce qui correspond à une valeur de 2,13 ¢ par pièce, soit 113 % de plus que la valeur faciale.

À la clôture des marchés du 8 décembre, le cours du nickel avait bondi de 157 % depuis le début de l'année, celui du zinc de 131 % et le prix du cuivre de 57 %.

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