Paris — L'avionneur européen Airbus a présenté officiellement hier son nouvel appareil, l'A350 XWB (comme eXtra-Wide Body), un long-courrier d'environ 300 sièges destiné à concurrencer le 787 de l'Américain Boeing dès sa mise en service prévue en 2013.

Le projet, d'un montant global de 11,6 milliards d'euros (17,8 milliards $CAN) sera financé en partie grâce au plan de réduction des coûts, baptisé Power 8, destiné à pallier les pertes entraînées par les retards de livraison du très gros porteur A380, le plus grand avion de passagers au monde. Lors de sa conférence de presse, donnée hier à Paris, Louis Gallois, p.-d.g. d'Airbus et coprésident d'EADS, n'a pas précisé où serait construit le nouvel appareil.

EADS (European Aeronautic Defence & Space), la maison mère d'Airbus, a donné vendredi son feu vert pour le lancement industriel de l'A350 XWB. Cet appareil doit combler une lacune dans la gamme de produits de l'avionneur européen.

Le bimoteur 787 de Boeing consomme moins de kérosène que les quadrimoteurs d'Airbus dans la même catégorie. En cette période où les cours du pétrole s'envolent, c'est un argument de vente qui a souvent pesé en faveur de la firme de Chicago.

L'A350 est conçu pour «faire face aux défis actuels sur ce segment de marché», notamment les «prix de carburant élevés», assurait Airbus vendredi. L'appareil sera équipé de réacteurs fabriqués par Rolls-Royce. L'entreprise britannique affirme en outre que le Trent 700 est le moteur le plus propre et le moins bruyant de sa catégorie.

Plus de 60 % de la structure de l'appareil sera fabriquée en nouveaux matériaux. Les panneaux de fuselage notamment seront en CFRP (composites à base de fibres de carbone), «beaucoup plus légers», affirme Airbus.

Avec un diamètre de 5,9 m, «l'A350 XWB présentera le fuselage le plus large de sa catégorie, offrant des niveaux sans précédent de confort sur ce segment de marché», selon l'avionneur.

L'appareil sera disponible en trois versions passagers: l'A350-800 (270 sièges), l'A350-900 (de 314 sièges) et l'A350-1000 (350 sièges). Le premier aura une autonomie de 15 750 km, les deux autres de 15 400 km. Il existera en outre une version cargo, A350-900F.

Le coût du programme est évalué à 10 milliards d'euros (15,3 milliards $CAN) de recherche et développement et 1,6 milliard d'euros de dépenses d'équipement (2,45 milliards $CAN). Airbus souhaite que ses fournisseurs participent à ce projet à hauteur de 1,8 milliard d'euros (2,75 milliards $CAN) Louis Gallois a rapporté hier que la firme toulousaine était en discussion avec une dizaine de partenaires potentiels.

Boeing de son côté considérait que l'arrivée de l'A350 ne devrait pas empêcher ses 777 et 787 de dominer le marché des long-courriers de moyenne et grande capacité.