Marchés boursiers - Bay Street sauve la mise
Après deux journées parsemées de records, la Bourse de Toronto a sauvé la mise de justesse malgré les turbulences et des nouvelles inquiétantes en provenance des États-Unis.
L'indice S&P/TSX a glissé jusqu'au milieu de la zone des 12 600, puis s'est repris en fin de journée pour conclure à 12 754,75, une amélioration de 2,37 points.Aux États-Unis, les marchés ont été déprimés par des données manufacturières pessimistes. Le Dow Jones a concédé 27,80 points, à 12 194,13, et pareillement pour le S&P 500, en perte de 3,92 points, à 1396,71. Le composite Nasdaq les a imités en élaguant 18,56 points, à 2413,21.
L'Institute for Supply Management a dévoilé hier son indice manufacturier, qui affichait 49,5 en novembre, en baisse par rapport aux 51,2 d'octobre. Les analystes s'attendaient à 52. De plus, le département du Commerce a rapporté que l'activité dans le domaine du bâtiment en octobre a connu son plus important déclin depuis 2001. La construction résidentielle a enregistré une septième baisse mensuelle consécutive.
«Les données manufacturières démontrent assurément un ralentissement, a affirmé la gestionnaire en chef des investissements de Stone Asset Management, Cyannes Fyckes. Par conséquent, je fais toujours partie de ceux qui croient à un atterrissage brutal.»
Au New York Mercantile Exchange, le contrat d'approvisionnement en brut pour janvier a augmenté de 30 ¢US, à 63,43 $US. Le refroidissement des températures aux États-Unis a poussé les prix à la hausse tout au cours de la semaine.
Après avoir observé une pause, la Bourse de New York pourrait être à nouveau freinée la semaine prochaine par les inquiétudes entourant la croissance américaine, alors que les investisseurs continueront d'observer le dynamisme de la consommation, à l'approche des fêtes de Noël. Lors de la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones, a perdu 0,7 %. Le Nasdaq a reculé de 1,9 % par rapport à vendredi dernier et le Standard and Poor's 500, de 0,3 %.
Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 4,43 % contre 4,55 % vendredi dernier, et celui du bon à 30 ans à 4,54 % contre 4,63 %.
Lors de la semaine écoulée, «le marché a été pris en otage par des chiffres moins bons qu'attendu», a résumé Art Hogan, analyste chez Jefferies.
Hier, l'activité dans le secteur industriel américain a notamment baissé pour la première fois en plus de trois ans, une douche froide pour les investisseurs et «la preuve que le secteur ne sera pas d'un grand soutien pour la croissance dans les mois à venir», selon les analystes de Briefing.com.
Les ventes des chaînes de magasins, particulièrement scrutées en cette période de fin d'année, ont par ailleurs augmenté de 2,1 % en novembre sur un an, une progression inférieure à la moyenne mensuelle de 3,6 % enregistrée depuis le début de l'année.
La baisse du dollar, qui a touché ses plus bas niveaux face à l'euro depuis vingt mois, s'est inscrite dans la même mouvance de «nouvelles négatives», selon Art Hogan, en ayant pour conséquence possible de «décourager les investissements étrangers aux États-Unis».
«Ces nouvelles ont en fait servi de catalyseurs négatifs pour permettre au marché de reprendre son souffle, et de prétexte à des prises de bénéfices», a estimé M. Hogan.