Étude de l'Institut de la statistique du Québec - Québec paie moins bien ses employés que le secteur privé

Le gouvernement provincial rémunère moins bien son personnel que la moyenne des gros employeurs de la province, secteurs privés et publics confondus, révèle une enquête de l'Institut de la statistique du Québec rendue publique hier.
D'après l'étude, le salaire des employés de l'administration publique québécoise était cette année de 15,2 % inférieur à celui des autres salariés d'entreprises ou d'organisme dont l'effectif dépasse 200 personnes.Si l'on tient compte des avantages sociaux et des heures travaillées, l'écart rétrécit à 12,0 % avec l'ensemble des salariés, et à 8 % avec ceux du secteur privé.
L'ISQ souligne cependant que certains avantages ne sont pas pris en considération, puisqu'on ne peut les traduire en coûts. C'est entre autres le cas de la sécurité d'emploi.
Malgré tout, «lorsque les années 2001 et 2006 sont considérées, la situation comparative de l'administration québécoise s'affaiblit vis-à-vis de ces deux secteurs, tant sur le plan salarial que sur celui de la rémunération globale», peut-on lire dans le document intitulé Rémunération des salariés. État et évolution comparés 2006.
Cette étude est menée tous les ans par l'ISQ, à la demande du gouvernement et des syndicats de la fonction publique.
L'organisme étudie les salaires de 60 emplois dans cinq secteurs de la fonction publique, y compris ceux des commissions scolaires et du système de santé. L'enquête ne considère cependant que les postes ayant des équivalents dans l'administration fédérale ou dans le secteur privé.
Elle ne tient donc pas compte des postes se retrouvant exclusivement dans le secteur public, comme ceux de médecins spécialistes et des enseignants, par exemple.
Si l'on se fie à l'étude, les salariés les mieux rémunérés, en moyenne, se retrouvent dans la fonction publique fédérale ou dans les entreprises publiques, comme la Société des alcools du Québec (SAQ) ou Hydro-Québec.
Selon l'Institut, la majorité des salariés québécois devraient profiter en 2006 et 2007 d'augmentations supérieures à l'IPC. La hausse salariale moyenne serait de 2,3 % pour les deux années.
Avec des augmentations de 2 %, les salariés de l'administration québécoise ne verront toutefois leur pouvoir d'achat s'améliorer que de 0,1 %, comparativement à 0,9 % pour ceux du secteur privé.
Pour le président de la FTQ, Henri Massé, le retard salarial des employés du secteur public québécois par rapport à leurs collègues du secteur privé est «carrément honteux».
«On fait régulièrement état de la dégradation des infrastructures publiques, de leur entretien, de l'hygiène dans nos hôpitaux, de l'éclosion de bactéries et en même temps on envoie le message que les personnes qui doivent s'en occuper ne méritent pas un salaire convenable. Il faut être conséquent», a-t-il fait valoir dans un communiqué.