Après des années d'embûches - Le chantier Davie vogue à bon port
Québec — Après des années de rebondissements, d'embûches et d'espoirs brisés, la relance du chantier maritime Davie, de Lévis, semble maintenant assurée.
Le groupe norvégien Teco Management a fait l'acquisition au coût de 28,4 millions $ du chantier maritime en faillite depuis cinq ans, a annoncé hier le syndic Thibault, Van Houtte et Associés, gestionnaire des installations.Le gouvernement du Québec prend part au sauvetage de l'entreprise par le biais d'Investissement Québec, qui garantit 50 % d'un prêt de 15,5 millions $.
L'annonce de la transaction a semblé avoir pris de court le premier ministre Jean Charest, qui a tenu vendredi des propos laissant croire qu'il n'était pas au courant des derniers développements au dossier.
En effet, près d'une heure après la conférence de presse confirmant l'acquisition, M. Charest affirmait qu'il n'y avait toujours «pas d'annonce de faite» à l'égard du chantier.
«On travaille dans le dossier activement. Lorsque la négociation sera conclue, si elle est conclue avec succès, Raymond Bachand, le ministre du Développement économique, fera les annonces du gouvernement», a dit le premier ministre Charest, questionné au sujet de la transaction lors d'un point de presse à Candiac, sur la Rive Sud de Montréal.
L'apparente ignorance du premier ministre à propos du sauvetage du chantier a suscité un certain étonnement, compte tenu que sa ministre et députée de Lévis, Carole Théberge, représentait le gouvernement à la conférence de presse du syndic.
Reste que la vente de Davie au groupe norvégien met fin à plusieurs années d'incertitude pour les quelques centaines de travailleurs du chantier maritime.
Initialement prévue pour la fin juin, la transaction avec le groupe d'acheteurs a été reportée à plusieurs reprises. Teco Management a mis du temps à compléter son montage financier en plus de faire face à des embûches reliées aux relations de travail difficiles sur le chantier.
À défaut d'une entente, les actifs des installations devaient être liquidés à compter du 23 octobre.
Soulagé, le président du syndicat des employés, Richard Gauvin, a parlé d'un grand jour pour les travailleurs, leurs familles et la grande région de Lévis.
«C'est aussi un grand jour pour le Québec, l'industrie maritime vient d'être sauvée», a-t-il dit.
Lorsqu'ils ont manifesté le désir de prendre les rênes de la Davie, il y a plusieurs mois, les acquéreurs ont promis aux travailleurs des contrats de 750 millions $ pour la construction de cinq plates-formes de forage devant être livrées à une filiale de Teco.