L'activité économique ralentit moins au Québec qu'en Ontario

Le secteur manufacturier du Québec résiste mieux que celui de l’Ontario aux soubresauts de l’économie mondiale.
Photo: Jacques Grenier Le secteur manufacturier du Québec résiste mieux que celui de l’Ontario aux soubresauts de l’économie mondiale.

L'activité économique ralentit au Québec mais il n'y a rien de comparable avec la décélération observée en Ontario. La province voisine, dont l'économie est moins diversifiée, subit plus durement encore les effets de la crise qui secoue des grands pans du secteur manufacturier. Faible consolation: le dollar canadien se dirige désormais vers les 80 ¢US.

Dans sa dernière mise à jour des prévisions provinciales, l'économiste en chef de RBC, Craig Wright, positionne l'Ontario au dernier rang au chapitre de la croissance économique cette année. Avec un PIB en hausse de seulement 1,5 % en 2006, contre 2,8 % en 2005, l'Ontario subira une contraction notable de son taux de croissance. Le Québec devrait finir à l'avant-dernière place avec une croissance attendue de l'ordre de 2 %, contre 2,2 % en 2005.

La tête du classement est occupée par les provinces pétrolières, notamment l'Alberta dont le taux de croissance prévu est de 6,3 % cette année, qui permettent de hausser la moyenne nationale à 2,8 % cette année, contre 2,9 % en 2005. Pour 2007, l'économiste de la Royale table sur une croissance moins contrastée selon les provinces et sur une moyenne canadienne de 2,7 %. À une extrémité, la croissance de l'Alberta devrait être ramenée à 4,5 %, tandis qu'à l'autre celle de l'Ontario devrait revenir autour de 2 %, soit légèrement plus que l'Île-du-Prince-Édouard (1,9 %) et légèrement moins que le Québec (2,1 %) Dans son rapport, l'analyste de RBC rappelle que «la flambée des prix de l'énergie, la vigueur de la monnaie canadienne, la montée en puissance des secteurs de la fabrication en Chine et en Inde et le ralentissement de l'économie américaine représentent autant de difficultés pour la croissance économique du Québec». Mais il s'empresse d'ajouter que le secteur manufacturier québécois résiste, malgré tout, comme en témoigne une augmentation de 4 % des livraisons manufacturières depuis le début de l'année.

Craig Wright fait ici référence à la base manufacturière du Québec, plus diversifiée que celle de l'Ontario. «Si les pertes d'emploi et les fermetures d'usines ont durement touché certaines régions du Québec, son infrastructure manufacturière est toujours en place. Les branches des textiles, du vêtement et des produits du bois continuent de subir la pression des concurrents à faibles coûts, mais les expéditions d'autres fabricants, notamment de métaux de première fusion, de produits chimiques et de machines, sont en hausse sur l'ensemble de l'année.»

En Ontario, le secteur manufacturier est davantage sensible à la restructuration qui frappe le secteur forestier et le secteur de l'automobile. S'ajoute l'effet du ralentissement attendu de l'économie américaine. Les États-Unis absorbent près de la moitié des produits manufacturés au Canada, la plus grosse part de ce marché nord-sud étant accaparée par l'automobile et les produits forestiers.

Faible consolation, «le dollar canadien devrait fléchir à 85,5 ¢US vers la fin de l'année 2006» et à 80,6 ¢US au début de l'an prochain, a ajouté l'économiste, qui voit le dollar terminer l'année 2007 autour des 80 ¢US.

À voir en vidéo