Norbourg: Michel Fragasso nie toute inconduite

Ancien vice-président de Norbourg et candidat défait aux élections fédérales de 2004, Michel Fragasso a vivement réagi hier aux poursuites déposées contre lui par le syndic de faillite RSM Richter, qui le soupçonne d'avoir reçu de l'argent provenant d'un «compte fantôme».

Dans des poursuites déposées en Cour supérieure, RSM Richter allègue que M. Fragasso a reçu de ce compte fantôme de Norbourg un chèque de 150 000 $ en mars 2004. Le syndic allègue aussi que sa firme d'investissement, Fragesco, a reçu d'Ascensia, une filiale du groupe Norbourg, une autre somme de 150 000 $ en février 2005.

M. Fragasso est arrivé chez Norbourg au début de 2004. Il dirigeait auparavant Capital Teraxis, une firme que la Caisse de dépôt et placement a vendue au groupe Norbourg.

Les documents déposés par RSM Richter, qui se basent sur des «renseignements fournis par [le fondateur de Norbourg] Vincent Lacroix», allèguent entre autres que le montant versé à Fragesco visait à aider M. Fragasso à rembourser les dépenses de sa campagne aux élections fédérales de juin 2004. Candidat libéral dans Louis-Saint-Laurent, à Québec, M. Fragasso s'était alors incliné devant le bloquiste Bernard Cleary.

M. Fragasso, qui ne fait l'objet d'aucun chef d'accusation dans l'affaire Norbourg, a vivement nié hier les allégations avancées par RSM Richter. «La présence et la contribution de M. Fragasso constituaient pour Vincent Lacroix, à toute fin pratique, une caution morale majeure compte tenu du profil de carrière et de la réputation d'intégrité que possédait M. Fragasso dans le domaine des services financiers», a-t-on pu lire dans son communiqué.

«Dans les circonstances, poursuit le communiqué, il est évident que l'octroi de sommes d'argent à titre de boni de signature et, par la suite, de boni de performance était tout à fait justifiable et justifié, surtout si on prend en compte les avantages pécuniaires dont bénéficiait M. Fragasso dans ses emplois antérieurs eu égard à sa notoriété, son expertise et son savoir-faire.»

Selon M. Fragasso, qui ne donne aucune entrevue, les sommes versées l'ont été «en compensation des services offerts et pour valable considération» et n'ont «aucun lien» avec son aventure an politique, «quoi que puisse prétendre le syndic».

L'homme d'affaires de Québec s'en prend ensuite aux allégations de M. Lacroix en disant que RSM Richter n'a pas pris «la peine de les contre-vérifier» auprès de lui. Le communiqué ajoute que M. Fragasso «a toujours offert une entière collaboration» à l'Autorité des marchés financiers et à la Gendarmerie royale du Canada.

L'acquisition de Teraxis avait permis au fondateur de Norbourg, Vincent Lacroix, de mettre la main sur les fonds Évolution. Les autorités considèrent que les 29 fonds Norbourg, Évolution et Perfolio se trouvent au coeur du présumé détournement de 130 millions et que M. Lacroix en était le cerveau. Environ 8200 épargnants ont été floués.

M. Fragasso a aussi occupé la présidence du conseil de l'Institut des fonds d'investissement du Canada à partir de septembre 2004 mais a remis sa démission en août 2005 dans la foulée de l'affaire Norbourg. Lors de l'éclatement du scandale, il était président du conseil des Fonds Évolution.

M. Lacroix fait face à 51 chefs d'accusation de nature pénale en vertu de la loi québécoise. Son procès devrait débuter en mai 2007. Puisqu'une enquête de la GRC est aussi en cours, il pourrait également faire face à des accusations de nature criminelle.

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