Le recentrage des activités américaines de Jean Coutu autour de Rite Aid a forcé la comptabilisation d'une charge après impôts de 120 millions $US. Il en a résulté l'inscription d'une lourde perte au terme des trois premiers mois de l'exercice 2006-07.

Le Groupe Jean Coutu a mis un terme à son premier trimestre, clos le 26 août 2006, avec une perte nette de 108,8 millions $US, ou de 42 ¢US par action, comparativement à un bénéfice net de 11,1 millions, ou 4 ¢US par action, au premier trimestre de l'exercice précédent. Les plus récents résultats ont été influencés par la comptabilisation d'une perte après impôts de 120 millions $US découlant de la vente des activités américaines de Jean Coutu à Rite Aid. S'ajoute des frais de restructuration de 6,4 millions et des pertes non réalisées sur taux de change de 200 000 $ (de 1,2 million au premier trimestre précédent).

N'eussent été ces éléments non récurrents, Jean Coutu aurait inscrit un bénéfice net de 17,8 millions, ou de 7 ¢US l'action, au cours des trois premiers mois de l'exercice 2006-07, contre 12,3 millions, ou 5 ¢US l'action, un an plus tôt.

Dans son communiqué, la chaîne québécoise de pharmacies a précisé que, même si la transaction avec Rite Aid devrait être complétée au troisième trimestre de l'exercice, les principes comptables lui imposent d'inscrire immédiatement la perte sur la valeur de l'actif vendu.

Dans le cadre de cette transaction, annoncée le 24 août dernier, Jean Coutu a cédé sa filiale américaine, abritant 337 pharmacies Brooks, 1521 pharmacies Eckerd et six centres de distribution, à Rite Aid. Du coup, cette dernière se hissait au troisième rang de son industrie aux États-Unis, avec un réseau de pharmacies devenant national. Le montage comprenait le versement en espèces de 1,45 milliard, la prise en charge d'une dette à long terme de 850 millions et l'émission d'actions conférant à Jean Coutu le statut de principal actionnaire minoritaire de Rite Aid, avec une participation de 32 %.

Les revenus consolidés du groupe québécois se sont établis à 2,79 milliards $US au premier trimestre, en hausse de près de 4 % sur un an. Les revenus totaux générés par les activités canadiennes ont été de 435,5 millions, une hausse de 19,4 % qui renferme également l'effet taux de change. Les activités américaines ont dégagé des revenus de 2,35 milliards après trois mois. Il s'agit d'une légère augmentation, qui survient malgré la fermeture de 78 pharmacies Eckerd déficitaires et qui traduit le poids sans cesse croissant des médicaments génériques aux États-Unis. Ces médicaments génériques venant remplacer les produits brevetés ont retranché jusqu'à 270 points de pourcentage à l'augmentation des revenus de la période, a souligné Jean Coutu.