Marchés boursiers - Wall Street connaît un répit
New York — La Bourse américaine est remontée hier, Wall Street gagnant 1,1 % et la Bourse électronique Nasdaq 0,9 %, aidée par une chasse aux bonnes affaires et les perspectives de reprise du travail dans les ports de la côte ouest.
Le Dow Jones, principal baromètre de Wall Street, a progressé de 78,65 points à 7501,49 points et l'indice composite du Nasdaq de 9,82 points à 1129,22 points. L'indice Standard and Poor's 500, plus représentatif de la tendance générale, a clôturé en hausse de 13,27 points (+1,7 %) à 798,55 points.«Le marché était survendu et quand les liquidations se sont taries à la mi-journée, les opérateurs ont commencé à couvrir leurs positions courtes», a indiqué Mace Blicksilver, directeur de la maison de courtage Marblehead Asset Management. «Il y a également un peu de soulagement après l'intervention du président Bush dans le conflit portuaire.»
Le président Bush a demandé hier à la justice la réouverture des ports de la côte ouest des États-Unis paralysés depuis le 29 septembre par un conflit entre dockers et compagnies maritimes, dans une déclaration à la Maison-Blanche. Il a également lancé un appel aux dockers et aux compagnies maritimes pour qu'ils «résolvent leur différend aussi vite que possible».
«Ça pourrait valoir un jour et demi de reprise» à la Bourse, a estimé M. Blicksilver. Mais «rien n'a vraiment changé à l'exception d'une fin potentielle à ce conflit», a souligné Bryan Piskorowski, analyste de Prudential Securities. «On a toujours la situation avec l'Irak, les bénéfices des sociétés restent sous pression, l'économie connaît toujours une reprise faible et tous ces éléments restent des sujets d'inquiétude pour le marché», a-t-il expliqué.
Pour le moment, les craintes des investisseurs d'attaque imminente des États-Unis contre l'Irak sont retombées, après le ton conciliant adopté par le président Bush la veille dans son allocution télévisée. «Le discours de Bush a apaisé la crainte que nous allions nous mettre en guerre immédiatement», a souligné James Volk, directeur de la maison de courtage DA Davidson.
Mais les échanges restent très volatils alors que les résultats des sociétés américaines pour le troisième trimestre devraient déferler sur le marché à partir de la semaine prochaine. Jusqu'à présent, 268 sociétés comprises dans le S&P 500 ont fait des mises au point préliminaires sur leurs résultats des trois mois les plus récents. Sur ce nombre, 20 % seulement ont révisé en hausse leurs prévisions, 51 % les ont réduites et 28 % les ont laissées inchangées, selon la firme spécialisée First Call.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'obligation du Trésor à 10 ans est remonté à 3,63 % contre 3,61 % lundi soir et celui de l'obligation à 30 ans à 4,69 % contre 4,66 % à la mi-journée et 4,7 % la veille.
Calme à Toronto
La Bourse de Toronto est restée quasiment inchangée hier, le rebond des titres bancaires venant adoucir la glissade des télécoms et des valeurs énergétiques dans l'ombre des mauvaises nouvelles de certaines grandes sociétés. L'indice principal S&P/TSX a subi une légère perte de 10,40 points, ou 0,2 %, à 5830,57, reculant pour la cinquième séance consécutive et terminant à son plus bas niveau depuis octobre 1998.
Six des 10 sous-groupes du TSX ont clôturé en hausse, l'important secteur financier, qui pèse lourd à Toronto, grimpant de 2,9 % pour son premier gain depuis une semaine. «Ces titres ont été malmenés au cours des derniers jours, certains investisseurs reviennent donc sur leurs pas», a indiqué Bruce Latimer, courtier principal chez Dundee Securities.
Le secteur des télécommunications a été le grand perdant de la séance. Il a laissé filer 5,8 % après que BCE ait ajusté la veille ses prévisions de résultats à la baisse, citant, entre autres, les sombres perspectives de bénéfice chez la société téléphonique Aliant, que le conglomérat détient à 53 %.