BCE doit corriger son tir
BCE doit corriger légèrement le tir, en raison de revenus moindres attendus de ses filiales en téléphonie. Dans cet avertissement, émis hier après la fermeture des parquets boursiers, le géant des télécommunications croit pouvoir s'accrocher à la borne inférieure de ses cibles pour 2002.
Ainsi, «en raison de produits moins élevés que prévu du côté des services de données et IP chez Bell Canada ainsi que de l'orientation financière révisée annoncée par Aliant», BCE «s'attend maintenant à atteindre le bas de sa fourchette de prévisions pour ce qui est des produits d'exploitation, du bénéfice avant amortissement, intérêts et impôts et du bénéfice par action avant éléments non récurrents en 2002», peut-on lire dans le communiqué de BCE. Les nouvelles cibles sont de 19,5 milliards, de 7,5 milliards et d'environ 1,80 $ l'action respectivement, soit la borne inférieure de l'intervalle confirmé en juillet dernier.Pour le troisième trimestre terminé le 30 septembre dernier, et dont les résultats officiels doivent être présentés le 23 octobre prochain, BCE devrait afficher des produits d'exploitation autour de 4,8 milliards, un bénéfice d'exploitation d'environ 1,8 milliard et un bénéfice par action avant postes extraordinaires de quelque 45 ¢.
Croissance en baisse chez Bell Canada
L'avertissement d'hier est venu du fait que pour Bell Canada (y compris Aliant et Bell ExpressVu), la croissance prévue des revenus pour l'exercice a été ramenée à 1,5 %, contre une fourchette de 3 à 5 % retenue auparavant. L'écart a été chiffré à 400 millions par le chef de la direction de BCE, Michael Sabia, et est redevable aux trois quarts à la baisse de régime observée dans le segment Services de traitement de données pour entreprises. Malgré la stationnarité des revenus prévus au cours du deuxième semestre, M. Sabia n'a pas voulu étendre ses observations à 2003. Tout
au plus a-t-il dit s'attendre à ce que le prochain exercice renferme des «occasions de croissance raisonnables».
Au premier semestre clos le 30 juin 2002, BCE avait inscrit des revenus de 9,77 milliards, en hausse de 3,8 % par rapport au premier semestre de 2001, et un bénéfice d'exploitation de 3,76 milliards, en hausse de 6,2 %. Le bénéfice par action est cependant passé de 1,11 $ à 39 ¢ entre les deux semestres de comparaison, sous le coup de l'inscription de charges exceptionnelles. Sans ces éléments non récurrents, le bénéfice par action du premier semestre aurait été de 92 ¢, contre 87 ¢ un an plus tôt.
«En raison de la baisse de la demande de services de données et IP large bande à l'échelle de l'industrie, la croissance des produits tirés des services de données de Bell Canada devrait être d'environ 6 à 10 %, comparativement à la fourchette initialement prévue de 12 à 18 %», a renchéri BCE. «Bell continue de mettre l'accent sur la productivité et s'attend maintenant à ce que les améliorations à ce chapitre représentent plus de 600 millions pour l'exercice complet.»
Un peu plus tôt la filiale de Bell, Aliant, révisait ses prévisions de revenus à la baisse, pour les ramener dans l'intervalle des 2,63-2,67 milliards cette année. L'ajustement à la baisse apporté par cette entreprise de téléphonie des provinces de l'Atlantique oscille entre 50 et 90 millions. Il se situe entre 25 et 60 millions dans le cas du bénéfice d'exploitation. Compte tenu de ces nouveaux paramètres, «Bell s'attend à afficher une croissance du bénéfice avant amortissement, intérêts et impôts d'environ 6 % en 2002. Les dépenses en immobilisations devraient se situer à environ 20 % des produits d'exploitation, soit le bas de la fourchette de 20 à 21 % visée», a ajouté BCE, dans son communiqué.
Avant l'annonce, l'action de BCE avait clôturé à 27,31 $, en baisse de 29 ¢ ou de 1,1 %, dans un climat d'ensemble baissier.