Mitec se bat pour sa survie

Mitec Télécom entend procéder à une nouvelle vague de licenciement et à des ventes d'actifs dans l'espoir de générer suffisamment d'argent pour survivre malgré la déroute du secteur des équipements de télécommunication. Les dirigeants de Mitec ont dressé un sombre portrait hier des perspectives de l'entreprise montréalaise qui fabrique des composants de réseaux sans fil. Ses deux plus grands clients, Nortel Networks et Ericsson, comptent pour environ les deux tiers de ses ventes.

Mitec prévoit un léger rebond des ventes au deuxième trimestre, mais ne s'attend pas à une véritable reprise des investissements dans les réseaux sans fil avant au moins trois ans, a indiqué aux analystes le président et chef de l'exploitation intérimaire, Ken Allstaff. Selon lui, les exploitants de réseau se sont trop lourdement endettés pour acheter des licences hors de prix pour les réseaux sans fil de nouvelle génération.

«Le défi auquel nous faisons tous face est de survivre au cours des deux ou trois prochaines années, alors que le marché sera au neutre, et même en baisse de 10 % à 15 % selon certains», a-t-il dit.

Mitec veut générer entre huit et douze millions de dollars en vendant des actifs et économiser six millions par année en réduisant une fois de plus son effectif de 800 employés.

L'entreprise a licencié 200 employés plus tôt cette année et les dirigeants ont refusé de préciser l'ampleur des suppressions d'emplois envisagées sous prétexte que tous les employés n'avaient pas été avisés.

Pactes d'emprunt brisés

Mitec dit avoir brisé les conditions de ses pactes d'emprunt, ce qui laisse planer un doute sur l'avenir de l'entreprise. Mitec doit améliorer ses ventes et son flux de trésorerie en plus de lever au moins cinq millions par l'émission d'actions ou de titres d'emprunt avant le 2 novembre, sinon ses créanciers pourront déclarer l'entreprise en défaut. «Il existe un haut degré d'incertitude quant à la capacité qu'a la société de régler ces questions à son avantage», a noté l'entreprise dans un communiqué.

Mitec, qui a annoncé au début du mois une restructuration en profondeur de sa direction, a rapporté hier une perte nette de 6,4 millions, ou 27 ¢ l'action, contre un bénéfice de 684 000 $, ou 4 ¢ l'action après amortissement de l'écart d'acquisition, à la même période un an plus tôt. La perte au premier trimestre inclut une charge de restructuration de 400 000 $ ainsi que des pertes sur change hors caisse de un million.

Le chiffre d'affaires a par ailleurs fondu de 35 %, passant de 36,7 millions à 24 millions au cours du premier trimestre clos le 31 juillet 2002, a indiqué la société dans un communiqué.

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