Voici la nouvelle composition de la Chambre des communes

Voici la nouvelle composition de la Chambre des communes

23 septembre 2021

Nouvelle députation, mais peu de changements: au lendemain du scrutin fédéral, la composition du Parlement est à peu de choses près inchangée. Mandat libéral toujours minoritaire, statu quo au Parti conservateur, gains modestes du Nouveau Parti démocratique (NPD) et du Bloc québécois: Le Devoir vous propose un tour d’horizon de la répartition des sièges de la 44e législature de la Chambre des communes.

L'Ontario

Les libéraux, les conservateurs et le Parti vert ont tous pu profiter de modestes gains en Ontario, la province au cœur de la lutte électorale avec ses 121 circonscriptions à conquérir. Le Parti libéral a réussi à y faire élire 77 candidats (un de plus qu’en 2019) et les conservateurs ont fait le gain de 3 nouveaux sièges.

Les libéraux, les conservateurs et le Parti vert ont tous pu profiter de modestes gains en Ontario, la province au cœur de la lutte électorale avec ses 121 circonscriptions à conquérir. Le Parti libéral a réussi à y faire élire 77 candidats (un de plus qu’en 2019) et les conservateurs ont fait le gain de 3 nouveaux sièges.

Au Québec

Avec ses 78 sièges, le Québec est la deuxième province quant au nombre de représentants à la Chambre des communes. Au lendemain du scrutin de 2019, on comptait 35 sièges libéraux, 32 bloquistes, 10 conservateurs et 1 seul néodémocrate.

Cette année, c’est presque du pareil au même dans la province: les libéraux ont perdu un siège au profit du Bloc québécois, qui compte maintenant 33 élus. Avec ces nouveaux résultats (34 sièges), le parti de Justin Trudeau est toujours le plus représenté dans la Belle Province, avec un siège de plus que le Bloc québécois.

Si le premier ministre François Legault s’était prononcé en faveur d’un gouvernement conservateur vers la fin de campagne, les sièges du Parti d’Erin O’Toole sont demeurés inchangés, avec 10 élus — tous dans les mêmes circonscriptions qu’au dernier scrutin.

L’histoire s’est répétée pour le NPD cette année: le chef adjoint du parti, Alexandre Boulerice, est à nouveau le seul élu du parti dans la province. La candidate néodémocrate Ruth Ellen Brosseau s’est retrouvée au cœur d’une lutte très serrée dans la circonscription de Berthier-Maskinongé, mais n’a finalement pas été en mesure de doubler les effectifs néodémocrates.

La Colombie-Britannique

Si les résultats sont restés presque inchangés à l’échelle du pays, ils ont particulièrement varié en Colombie-Britannique. Chose certaine, la province de l’Ouest est encore plus divisée qu’au dernier scrutin: les libéraux ont obtenu 15 sièges, tandis que les conservateurs et les néodémocrates y sont coude à coude avec 13 sièges chacun.

Le Parti d’Erin O’Toole a perdu 4 sièges, dont 3 au profit du Parti libéral dans des luttes serrées. Deux sièges supplémentaires ont été gagnés par le NPD, dont la circonscription de Port Moody-Coquitlam qui lui avait été arrachée par le Parti conservateur par 153 votes au dernier scrutin.

Les Maritimes

Les libéraux ont réussi à ne pas perdre trop de terrain dans les Maritimes. Leur nombre de sièges reste les mêmes à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador, où ils se sont emparés d’un siège néodémocrate. Le Parti conservateur, qui n’était pas élu à T-N-L au dernier scrutin, a néanmoins fait élire un candidat au terme d’une lutte serrée avec les libéraux.

Le parti de Justin Trudeau a surtout perdu des sièges en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, les trois alloués aux conservateurs. La transfuge libérale Jenica Atwin, qui avait claqué la porte du Parti vert plus tôt cette année, a gagné son pari en remportant son siège après une lutte chaudement disputée dans Fredericton, avec 502 voix en sa faveur.

Les Prairies, le Nunavut, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest

Les nouveaux résultats sont exactement à l’image du dernier scrutin dans les autres provinces et territoires, à l’exception du bastion conservateur de l’Alberta. Le parti d’Erin O’Toole, qui y était dominant avec ses 33 sièges, en a perdu 2 aux mains des libéraux. Aucun député libéral n’était élu en Alberta au terme de la dernière élection.

Les partis

Au final, 119 sièges ont été attribués aux conservateurs, 33 au Bloc québécois, 25 au NPD et 2 au Parti vert. Le Parti libéral, qui avait fait élire 159 députés au terme de la soirée électorale, a expulsé un élu de son caucus. Tour d’horizon sur les gains et les pertes de chaque parti.

Parti libéral

Si son objectif était de faire élire un gouvernement majoritaire, Justin Trudeau a perdu son pari en faisant élire moins de 170 députés, le seuil à atteindre pour obtenir une majorité. Les libéraux ont néanmoins été reportés au pouvoir avec un gain total de trois sièges. Le parti a notamment réussi à compenser les pertes au Québec et dans les Maritimes par de nouveaux sièges conquis en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta.

Parti conservateur

Malgré des pertes de siège dans les provinces plus conservatrices comme l’Alberta et la Colombie-Britannique, le Parti conservateur n’a essuyé aucune perte à l’échelle nationale. Le parti d’Erin O’Toole aura réussi à aller chercher de nouveaux sièges en Ontario et en Nouvelle-Écosse. Il formera l’opposition officielle au Parlement.

Bloc québécois

S’il avait triplé ses effectifs en 2019, le Bloc québécois n’a pas poursuivi sur sa grande lancée, avec un gain d’un seul siège cette année. Le chef Yves-François Blanchet visait plutôt 40 sièges durant la campagne.

Nouveau Parti démocratique

Le parti néodémocrate a renversé la tendance des deux dernières élections en ne perdant pas de sièges cette année. Avec ses 25 élus, soit un de plus qu’aux dernières élections, il est toujours en 4e position à l’échelle nationale, derrière le Bloc québécois.

Parti vert

Le parti écologiste n’a ni réussi à gagner de nouveaux sièges ni à faire élire sa cheffe, Annamie Paul, arrivée en quatrième position dans Toronto-Centre. Malgré l’urgence décriée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) quelques jours avant le déclenchement des élections, les appuis au parti se sont effondrés. Il a récolté 2,3 % des voix cette année, alors qu’il en comptait 6,5 % en 2019.

Le parti est représenté en Colombie-Britannique par l’ancienne cheffe Elizabeth May et un nouveau député, Mike Morrice, en Ontario.

Le Parti populaire

Même s’il n’a fait élire aucun député, le parti de Maxime Bernier a récolté 5 % des votes au pays, contre moins de 2 % en 2019. Devant ses sympathisants, le chef a déclaré qu’ils avaient « fait l’histoire », au terme de la soirée électorale. En Beauce, le chef a à nouveau été défait par le conservateur Richard Lehoux. Le parti ne sera donc pas représenté à la Chambre des communes, même s’il a obtenu plus de voix que le Parti vert.

Indépendants

Quelques jours après avoir été élu comme député libéral dans Spadina—Fort York, à Toronto, Kevin Vuong a annoncé qu’il siégera à titre d’indépendant. Les libéraux avaient annoncé deux jours avant le vote qu’ils n’appuyaient plus sa candidature après que le Toronto Star eut révélé qu’il avait déjà été accusé d’agression sexuelle en 2019. Les accusations ont toutefois été abandonnées par les procureurs.

Toujours loin de la parité

Bien qu’un nombre record de femmes se soient fait élire à travers le pays cette année, la parité est toujours loin d’être atteinte au Parlement. Ce sont 102 élues qui prendront part à la 44e législature du Canada, soit 30 % de la Chambre des communes. Sa composition s’éloigne toujours du reflet de la population canadienne, avec un ratio d’hommes et de femmes presque égal.

Idem au Québec, avec 51 hommes et 27 femmes élus cette année, soit la même chose qu’en 2019. Les élues ne forment donc que 33,3 % des sièges de la province. Une femme a toutefois été élue au sein du Parti conservateur cette année, dans Bellechasse-Les Etchemins-Lévis. Le parti n’avait fait élire aucune femme au dernier scrutin.

Nouvelles recrues

Malgré des résultats électoraux presque inchangés à l’échelle nationale, on compte une cinquantaine de nouveaux visages au Parlement. Parmi eux, plusieurs recrues feront leurs premiers pas en politique, alors que d’autres ont retrouvé un siège perdu au scrutin de 2019. De leur côté, 286 élus regagnent leur siège à l’issue de la campagne.

C’est en Ontario que la majorité des recrues découvriront les sièges de la Chambre des communes, avec 24 nouveaux visages. Au Québec, 7 nouveaux candidats ont été élus, dont 4 au Bloc québécois.

Proportions de votes

Le Parti libéral a, une fois de plus, obtenu le plus grand nombre de sièges sans toutefois remporter le vote populaire. C’est le Parti conservateur qui a obtenu une majorité de votes au pays, avec 33,8 % des voix. Avec ses 158 sièges, Justin Trudeau dirigera un gouvernement minoritaire, avec le Parti conservateur comme opposition officielle.

Le NPD a obtenu davantage de voix qu’en 2019, soit 17,7 % à l’échelle nationale. Pour sa part, le Bloc récolte 7,8 % des voix, suivi par le Parti populaire de Maxime Bernier, qui obtient 5 % des voix malgré le fait qu’il ne compte aucun député élu en Chambre. Le Parti vert et ses deux élus figurent toujours au dernier rang, avec 2,3 % des voix.