Neuf productions à La Licorne - Une saison sous le signe du bonheur
Le Théâtre de la Manufacture, l'«âme dirigeante du Théâtre La Licorne», ouvrait hier la saison des lancements de saison. Dévoilant les détails de sa programmation 2002-2003, orchestrée autour de neuf productions, le Théâtre de la Manufacture annonce que «la quête du bonheur» se présente en filigrane d'une saison qui se clôturera par la première de la pièce Capharnaüm, de Charlotte Laurier.
Ce bonheur, dont le besoin est aussi impossible à rassasier que celui de la consolation, le Théâtre de la Manufacture prétend le poursuivre en prenant des itinéraires étranges. Et ce parcours commence par la reprise de Violette sur la terre, dès le 10 septembre, de celle qui vient d'être honorée à Avignon, Carole Fréchette. La pièce poursuit sa tournée qui compte désormais plus d'une cinquantaine de représentations au Québec, en Ontario et en France. La coproduction réunit le Théâtre du Tandem (Québec), le Théâtre du Nouvel Ontario et le Théâtre en Scène (France), tous trois issus de régions minières, caractéristique dont s'est inspirée l'auteure. Le drame de la pièce se déroule de fait à la frontière d'une mine désaffectée.En octobre, La Licorne accueillera pour une troisième année consécutive et ce, «à la demande générale», Le Rire de la mer de Pierre-
Michel Tremblay (une coproduction des Éternels Pigistes). Bien qu'elle revienne d'une tournée qui l'a menée dans plus de 25 villes du Québec, la pièce des Pigistes ne les empêchera pas de rester Éternels...
Les Chroniques de la vérité occulte nous emmènent par la suite dans l'univers de l'auteur catalan Pere Calders, dans une adaptation que Philippe Soldevilla qualifie lui-même de «vachement libre». Créée au Périscope l'an dernier, la pièce consiste en une série de petits contes. La distribution comprend entre autres la comédienne Nathalie Byrns, aussi connue comme interprète en chant. Fait à noter, la présentation de ce spectacle constitue le premier volet d'un nouveau cycle axé sur la diversité des cultures ibériques.
Décembre verra revenir les traditionnels Contes urbains, en place depuis 1994. L'édition 2002 prévoit sept fois un auteur, un acteur et une histoire. L'hiver, de force, se poursuivra avec le retour de François Létourneau qui faire suivre son Stampede par Cheech (Les hommes de Chrysler sont en ville), un «chaos chronologique» et une production du Théâtre de la Manufacture, où relations de couple, agence de voyage et psycho-pop convergent. La Société des loisirs, de François Archambault, tourne encore autour du couple et aborde «sans équivoque» la dérive des valeurs de notre société au sein d'un couple qui a tout, apparemment, pour être heureux.
Le printemps propose Et un et deux! de la compagnie Janvier Toupin Théâtre d'envergure, de qui est connue la pièce Territoire (inspirée de l'affaire Barnabé). Deux ans après Territoire, Patrice Dubois et Dany Michaud, les auteurs, se penchent également sur la vie à deux, jetant en avril «un regard cynique et humoristique» sur la chose.
Ceux qui se demandent ce que devient Charlotte Laurier auront le loisir d'aller voir et entendre Capharnaüm, un scénario de film transformé en pièce de théâtre, un premier texte sur lequel Mme Laurier travaille depuis cinq ans environ, elle qui s'éloigne de la télé et du cinéma. À partir de mai 2003 s'y déroulent le parcours de Roxanne, le désordre de sa vie et ses tentatives d'«apaiser la révolte et la colère dans sa vie».
Aussi au programme, mais au Trident cette fois, le Théâtre de la Manufacture reprend un autre succès de son répertoire, La Reine de beauté de Leenane, du jeune dramaturge irlandais Martin McDonaugh. En novembre, c'est Le Trident, ensuite 26 salles au Québec, pour ce premier volet de la trilogie de Leenane, où drame familial et comédie noire se recoupent. La pièce sera de retour en avril à La Licorne.