Pour une politique du théâtre jeunes publics

Le comité Théâtre jeune public, une initiative du Conseil québécois du théâtre (CQT), a dévoilé mercredi le document Vers une politique du théâtre professionnel pour les jeunes publics dans le cadre de la Bourse RIDEAU 2013. Long d’une trentaine de pages, ce texte constitue la résultante de cinq années de travaux menés dans la foulée des seconds États généraux du théâtre professionnel de 2007.

La consolidation des acquis et le développement harmonieux de la pratique théâtrale dévolue aux jeunes publics sont les deux préoccupations qui se trouvent au coeur de la réflexion des différents intervenants.


Outre le CQT, l’Association des diffuseurs spécialisés en théâtre (ADST), le Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis (RIDEAU) et l’Association théâtres unis enfance jeunesse (TUEJ) ont tous collaboré au comité Théâtre jeune public, dont les recherches et consultations ont débouché sur la rédaction du document. Celui-ci offre à la fois un état des lieux et un portrait exhaustif du milieu, avec ses réalités et ses spécificités.


Trois interventions prioritaires


Se trouvent ainsi consignées dans la publication 17 interventions, dont trois que le comité qualifie de prioritaires, qui visent à doter le Québec d’une politique officielle du théâtre professionnel destiné aux jeunes publics. Détaillées, les trois interventions prioritaires se déclinent comme suit : « L’instauration de la fréquentation assidue et l’accessibilité du théâtre professionnel dans les lieux de diffusion professionnels sur l’ensemble du territoire ; le cheminement vers l’équité des cachets versés aux compagnies de théâtre pour les jeunes publics par rapport à ceux versés pour les spectacles pour adultes ; l’octroi d’un soutien aux diffuseurs, spécifiquement pour leur travail en direction des jeunes publics. »


Sorties scolaires


En 2009-2010, les troupes associées à l’Association théâtres unis enfance jeunesse ont donné 2637 représentations issues de 104 productions. De ce nombre, 61 % découlent de matinées scolaires, l’un des enjeux examinés par le comité. Enfin, 20 de ces 104 productions ont été jouées dans huit pays pour un cumul de 215 représentations.


Dans sa préface, Suzanne Lebeau, auteure et directrice artistique de la compagnie du Carrousel, se demande quelle est la place du théâtre à l’école. « Unique, présent tout entier dans un moment donné, un lieu donné. [Le théâtre] est l’instant qu’on ne peut retenir. L’éphémère, l’eau qui coule entre les doigts. De tous les arts, il est celui qui ressemble le plus à la vie… Il naît dans la solitude, grandit dans le travail d’équipe, rejoint le public dans une rencontre qui ne dure que le moment de la rencontre et se prolonge dans le secret des lectures de chacun des spectateurs », écrit-elle.


Soucieux de ce que sa réflexion ne reste pas lettre morte, le comité Théâtre jeune public a sollicité une rencontre qu’il juge indispensable avec les ministres de la Culture et des Communications ainsi que de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Maka Kotto et Marie Malavoy, afin de partager avec eux ses conclusions.

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