Le Déclin de l'empire américain remporte un joli succès dans un théâtre parisien

Paris — Adapté au théâtre pour la première fois, Le Déclin de l'empire américain continue de remporter un joli succès à Paris. La comédie s'est installée à la mi-juillet au théâtre Daunou, une petite salle à l'italienne de moins de 300 places située à deux pas de l'Opéra Garnier: elle le restera jusqu'en février.

Bien sûr, il ne s'agit pas de l'événement théâtral de l'année, mais tenir l'affiche de la sorte pendant sept mois constitue déjà une sorte d'exploit. Au milieu des 400 spectacles présentés chaque soir à Paris, on peut dire que le Déclin, dans sa catégorie, s'est très nettement démarqué, malgré l'absence de critiques dans la presse qui compte. Le souvenir du film de Denys Arcand (1,2 million d'entrées en France), rafraîchi par le triomphe des Invasions barbares, lui a donné un gros coup de pouce. Un solide bouche à oreille a fait le reste.

Le texte a été adapté et mis en scène pièce par Claude-Michel Rome, prolifique scénariste et réalisateur de fiction pour la télévision, qui avait découvert le film à Montréal lors de sa sortie. «J'avais toujours eu envie de le porter au théâtre», a-t-il raconté à La Presse canadienne dans un café de la place Saint-Sulpice.

Le résultat est une sorte de «boulevard» intello assez réussi, interprété par de très bons comédiens. Le scénario d'Arcand, avec ses répliques cultes et crues, n'a rien perdu de son efficacité. Après tout, le film, bavard, avec ses quelques décors, offrait une unité de lieu et de temps assez théâtrale.

Sur les planches, on retrouve donc les intellectuels libertins et jouisseurs du Déclin (deux personnages secondaires ont été supprimés). Mais leur accent a changé, l'époque aussi, Claude-Michel Rome ayant tenu à restituer l'histoire dans la France d'aujourd'hui.

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