«Sundial», Noname

La rappeuse de Chicago frappe un nouveau coup de circuit avec son deuxième album, une affaire aussi brève — une trentaine de minutes — et dense, sur le plan lyrique, que l’était l’époustouflant Room 25 paru il y a cinq ans. S’entourant d’une multitude de compositeurs, Noname débite ses rimes acérées sur des musiques hip-hop/jazz/soul/gospel qui, aussi goûteuses soient-elles, restent au service de la prose de l’artiste. Elle nous met des claques, l’activiste, qui n’hésite pas à pointer le doigt vers ses collègues Jay-Z, Rihanna, Beyoncé pour ensuite se critiquer elle-même. « Coachella stage got sanitized / I said I wouldn’t perform for them / And somehow I still fell in line », balance-t-elle sur namesake, l’une des plus percutantes de cet album qui la voit commenter avec amertume l’obsession pour les armes à feu, les taches au dossier de l’ex-président Obama, ou plus globalement le leadership déficient de notre société, tout en chantant l’espoir d’un monde meilleur (gospel ?, avec $ilkMoney, billy woods et STOUT). Un brillant album d’une rappeuse d’exception.
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