«Something Easy», Justin Rutledge

Parfois, on se dit que Toronto, c’est Tombouctou. Découvrir (ou presque) Justin Rutledge à son dixième album (sans compter les trois du groupe Early Winters, parus en parallèle). Actif depuis deux décennies, la quarantaine entamée. Deux mentions pour le Polaris. Une fois, j’ai vu son nom parmi les collaborateurs de Melissa McClelland, bien avant l’aventure Whitehorse, duo canadien-anglais fort apprécié ici. Allez comprendre. C’est bien beau, pourtant, du Rutledge : ambiance feutrée, timbre diaphane, groove soul pas trop appuyé, basse enveloppante, guitares panoramiques. Délicatesse générale qui confine à l’envoûtement, surfant sur l’ennui sans y plonger. Parmi les Half Moon Run et Patrick Watson, vénérés chez nous, il doit bien y avoir une place pour ces évocations fines du temps qui passe (Angry Young Man, Seventeen, la somptueuse London). Si le Justin avait une voix basse, on penserait Leonard Cohen, par moments, ce n’est pas peu dire. Prêtez l’oreille, il se peut que ça se rende, distance abolie.

 

Something Easy

★★★ 1/2
Indie-pop

Justin Rutledge,

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