«Pseudoscience Fiction», Kristian North

L’ex-leader de la formation punk-garage Babysitter n’a jamais manqué d’ambition musicale, ni d’autodérision, intitulant son premier album solo The Last Rock’n’Roll Record (2018). Le Montréalais nous revient avec un troisième album de chansons pop-soul-rock seventies magnifiées par le jeu d’une multitude de collaborateurs aux guitares, cuivres, cordes et synthés. Dès Role of the Dice en ouverture, on voit passer l’ange Bowie (époque Ziggy Stardust), puis, à mesure que Pseudoscience Fiction dévoile ses grooves soul-funk, apparaît une touche de Temptations s’abreuvant à la fontaine psychédélique (Cloud Nine, 1969, par exemple). Chatoyant album qui, dans les textes (parfois un peu trop opaques) des chansons, voit North réfléchir à notre société postpandémique et turbo-technologique, comme « une histoire de science-fiction qui pourrait se passer aujourd’hui ». Cet album est dense sur le plan du thème, envoûtant sur le plan de la composition musicale, l’auteur-compositeur-interprète ayant un talent naturel pour amalgamer les styles.