«Amatssou», Tinariwen

Tinariwen nous rend la vie un peu meilleure depuis ses débuts en 1979 aux confins du Mali et de l’Algérie. Aujourd’hui, les Touaregs présentent un neuvième album studio, Amatssou, où leur blues du Sahara est, sans pareil, doucement empreintde country et de folk, qui, eux aussi, trouvent leur source dans des étendues hostiles, celles de l’Amérique profonde. Le mélange des genres et la rencontre des territoires ont donc, plus que jamais, du très, très bon. Le ton est ainsi donné avec Kek Alghalm, un remarquable morceau où les banjos et les violons s’entrelacent aux riffs mélancoliques et aux voix enveloppantes du groupe du désert. Quant aux chansons Tenere Den et Ezlan, par exemple, elles bénéficient de l’univers de l’acolyte de Jack White, Fats Kaplin. Cette précieuse collaboration confère une ambiance inusitée à Amatssou, presque onirique. Mais il ne faut pas s’y tromper, le disque n’est pas un mirage. Il nous invite plutôt à contempler nos paysages imaginaires.