Musique classique: l’ambition d’obtenir de meilleures notes
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Culture Montérégie
Il ne manque pas de mélomanes sur la Rive-Sud de Montréal. Si plusieurs d’entre eux n’hésitent jamais à traverser les ponts pour applaudir l’Orchestre symphonique de Montréal ou l’Orchestre Métropolitain, beaucoup d’autres encouragent les talents locaux ainsi que des ensembles bien ancrés dans leur communauté.
Cette ferveur est bien sûr entretenue par des artistes qui connaissent et aiment la région depuis longtemps et qui ne ménagent pas leurs efforts pour que la musique classique retentisse de Saint-Hyacinthe à Valleyfield.
C’était justement l’ambition de Daniel Constantineau, fondateur en 2010 de l’Orchestre symphonique de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, devenu depuis Galileo. Selon celui qui fut longtemps professeur de musique au cégep de Valleyfield, « la présence d’un ensemble professionnel manquait vraiment dans l’ouest de la Montérégie ».
Pour le directeur artistique et musical de Galileo, chaque concert doit être une occasion de découverte et d’émerveillement, essayant ainsi de combler certaines lacunes. « La région ne dispose pas d’un conservatoire ou d’une grande école spécialisée, et plusieurs établissements d’enseignement ont fermé leur département de musique, déplore Daniel Constantineau. Cela fait en sorte que les traditions musicales sont moins fortes. »
D’un programme à l’autre, ratissant dans le vaste répertoire symphonique, Galileo peut autant convier le groupe Les Charbonniers de l’enfer que revisiter les oeuvres d’Antonio Vivaldi, de Richard Wagner ou d’André Gagnon. Soucieux de présenter des oeuvres « accessibles », le chef d’orchestre fait aussi le pari que dans des programmes bien structurés, le spectateur peut passer aisément de Beethoven à Anton Webern (1883-1945), compositeur autrichien et élève d’Arnold Schönberg.
À quand une Maison symphonique ?
Marc Boucher prépare fébrilement le 13e Festival Classica, et le directeur général et artistique de cet événement n’est pas superstitieux. « C’est même un chiffre chanceux, marquant une édition de sortie de pandémie et la reprise du déploiement de notre plan de développement », souligne avec fierté ce baryton originaire de Longueuil.
Rendez-vous annuel qui célèbre « la musique de toutes les époques, du baroque au moderne, ainsi que l’opéra », le festival se tiendra du 25 mai au 17 juin en Montérégie, bien sûr, mais aussi à Montréal. Car la programmation lyrique nécessitait un lieu à l’acoustique irréprochable. Marc Boucher s’est ainsi tourné vers son alma mater, l’Université de Montréal et sa salle Claude-Champagne, où l’on présentera trois opéras et opérettes, dont une création, L’homme qui rit, inspirée du roman de Victor Hugo.
La programmation 2023 se tiendra également à Saint-Bruno, à Boucherville, à Brossard et à Longueuil, avec la musique française comme fil conducteur. Les magnifiques églises de la région seront mises à contribution, dont la Cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue.
Pour celui qui a longtemps mené sa carrière en Europe, le volet lyrique de Classica relève autant de la passion que de la nécessité. « L’offre a beaucoup diminué depuis 20 ans », déplore Marc Boucher, pensant à tous ces interprètes d’ici de grands talents qui méritent de se faire connaître et de se faire entendre dans les meilleures conditions possibles.
Pour Marc Boucher, le public de la Montérégie est « curieux », prêt à le suivre dans ses choix d’une édition à l’autre. Il rêve d’ailleurs à voix haute d’une Maison symphonique version Rive-Sud, « un lieu consacré à la musique classique et pour toute la communauté musicale de la région ».
En avant la musique !
Les mélomanes de la Montérégie peuvent s’abreuver à plusieurs sources musicales, peu importe la saison. Plusieurs comptent sur l’Orchestre symphonique de Longueuil (OSDL) dont la programmation, riche et diversifiée, dépasse maintenant les frontières de la région, après une importante tournée au Brésil et en Colombie en 2022. Sous la direction du chef et violoniste Alexandre Da Costa, l’OSDL propose en juin un programme Beethoven offert à Terrebonne, à Saint-Hyacinthe, à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Montréal.
Dans un style à l’opposé du compositeur allemand, le Festival Chants de Vielles célèbre le folklore d’ici et d’ailleurs, dont celui de France et d’Écosse. Pour sa 19e édition, du 29 juin au 2 juillet, il compte faire vibrer les amateurs de musique traditionnelle dans le cadre enchanteur de Saint-Antoine-sur-Richelieu. Même les jeunes de 6 à 12 ans pourront profiter de la passion et du savoir-faire des artistes lors d’un camp musical qui se tiendra au début de l’événement.
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