«Der ferne Klang», oeuvres de Franz Schreker

Classique

Après Mahler, où mener la musique, son langage, sa forme et ses développements ? Il y a la solution de l’École de Vienne : le dodécaphonisme de Berg, Schoenberg, Webern. De l’autre côté, cette branche que l’on pourrait appeler « chromatique » : le premier Schoenberg, Zemlinsky, Franz Schmidt et Schreker (1878-1934), sans oublier un surdoué, Korngold, de 19 ans le cadet de Schreker. Les nazis allaient tout laminer. Ces compositeurs étant juifs pour la plupart, ils furent déclarés « dégénérés ». Les opéras de Schreker connaissent un retour au répertoire depuis trois décennies et on se souvient, pendant la pandémie, de L’orfèvre de Gand, découverte et révélation sur Internet qui avait illuminé notre isolement. Avec l’orchestre du Konzerthaus de Berlin et deux grands solistes, Christoph Eschenbach propose un album qui prête à confusion, car le titre est celui d’un opéra de Schreker, alors que son programme rassemble sept oeuvres diverses (vocales et orchestrales) qui donnent un portrait parfait du compositeur et de la quête susdécrite.

Christophe Huss

Der ferne Klang

★★★★ 1/2
Classique

Chen Reiss, M. Goerne, dir. Christoph Eschenbach, DG, 2 CD, 486 3990

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