Bienvenue au «Pub Royal», la comédie musicale des Cowboys Fringants

Jérôme Dupras et Jean-François Pauzé, deux des membres des Cowboys Fringants, étaient présents lors de l’annonce mardi.
Adil Boukind Le Devoir Jérôme Dupras et Jean-François Pauzé, deux des membres des Cowboys Fringants, étaient présents lors de l’annonce mardi.

Ça continue de grouiller autour de l’univers musical des Cowboys Fringants. Après les concerts avec l’OSM et le spectacle hommage avec le Cirque du Soleil, voici que le répertoire de la populaire formation sera au centre d’une comédie musicale, intitulée Pub Royal et confectionnée par Les 7 doigts de la main.

Ça tourbillonnait déjà mercredi matin à la Place des Arts, alors que la vingtaine de comédiens-chanteurs, danseurs et artistes du cirque étaient présents là même où ils donneront une quinzaine de représentations en décembre, tout juste après avoir inauguré cet ambitieux spectacle au Grand Théâtre de Québec.

« Je me suis attaqué à un groupe qui est une icône de la francophonie », lance Sébastien Soldevila, des 7 doigts de la main, qui porte le chapeau de metteur en scène de Pub Royal. Selon lui, l’intérêt d’un tel exercice est de « contextualiser les chansons des Cowboys Fringants pour essayer soit de leur donner un nouveau sens ou soit d’agrandir le sens qu’elles avaient déjà. »

Les quatre membres du groupe ne seront pas sur scène, assurent le compositeur Jean-François Pauzé et le bassiste Jérôme Dupras, seuls représentants du quatuor lors de l’annonce. Mais c’est bien leur musique et leur univers qui sera au centre de la production.

Pauzé admet avoir été « dubitatif » lors des premières rencontres avec M. Soldevila, mais il est aujourd’hui un cowboy convaincu : il a été happé par le résultat des premiers segments qu’il a pu voir et entendre tout récemment. « Ce qui nous a séduits au début, c’est quand Sébastien [Soldevila] nous a dit : on va faire une anti-comédie musicale, avec une approche où on reprend les codes, mais en les déconstruisant », ajoute Jérôme Dupras, initialement un peu frileux mais finalement enchanté par l’arrimage « un peu punk » avec Les 7 doigts de la main.

La vaste équipe de production compte notamment sur le travail d’Olivier Kemeid aux dialogues et sur le talent de la chorégraphe Geneviève Dorion-Coupal.

Huis clos et surprises

Le metteur en scène Sébastien Soldevila dit avoir plongé avec humilité dans le répertoire de la formation, à laquelle il voue une claire admiration. Il a d’abord sélectionné une cinquantaine de pièces, avant d’entamer l’imposant travail de tri, doublé de celui de la création d’une trame narrative cohérente.

Pub Royal compte maintenant une quinzaine de titres, dont certains composés expressément pour l’occasion par Jean-François Pauzé, question de combler les vides dans le récit — un peu comme l’utilisation d’ADN d’amphibien pour recréer les dinosaures dans Le parc jurassique — dénouement catastrophique en moins, on l’espère. « Pourquoi ça a marché ? Entre Jean-François, moi et Olivier Kemeid, on a laissé notre ego de côté. On a travaillé ensemble pour que ça fonctionne », souligne M. Soldevila.

Mercredi lors de l’annonce, l’équipe de création pouvait peu en dire sur la trame narrative de la comédie musicale, préférant éviter de gâcher les surprises que recèle l’histoire. On sait toutefois que le tout se déroule dans un huis clos.

M. Soldevila donne tout de même quelques poignées auxquelles s’accrocher. C’est donc l’histoire d’un homme qui « arrive dans un bar à la suite d’un petit problème de voiture — dans le Pub Royal, qui est aussi le nom d’une des chansons — et il va faire la rencontre de plusieurs personnes qui vont changer considérablement sa vie. »

Le bassiste Jérôme Dupras voit une certaine logique dans le choix du lieu où se déroule l’action, car Les Cowboys Fringants font souvent référence à des bars ou à des tavernes dans leur univers. La chanson originale Pub Royal met en scène une femme qui tente de refaire sa vie à Chibougamau, loin des démons de Montréal. « C’est un lieu un peu isolé, tout menait à cette chanson, dit-il. Ça fait un bon titre punché, qui fait rappel au répertoire ».

Difficile encore de s’imaginer le résultat final, où s’entrecroisent autant de formes d’arts. Mais le metteur en scène se fait rassurant, et martèle que le cirque y a sa place, tout comme les danseurs, qui ne sont pas utilisés « comme un choeur de ballet ».

En plus des dates québécoises, la production compte partir à la rencontre de l’Europe francophone l’année prochaine, un terrain où les Cowboys Fringants ont de nombreux admirateurs. « L’idée c’est de jouer à Paris, à Lyon, dans plusieurs grandes villes en France », explique M. Soldevila.

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