«Beauté barbare», Les Musiciens de Saint-Julien, François Lazarevitch

Comme Jordi Savall, Hopkinson Smith ou, aujourd’hui, Simon-Pierre Bestion, François Lazarevitch et ses Musiciens de Saint-Julien ont réussi à faire de leurs parutions discographiques des événements que l’on guette. L’effectif instrumental est très modeste (un par partie, comme dans le récent concert Vivaldi de Jupiter à Montréal), mais le projet artistique est admirablement dessiné. Même si on met du temps à le deviner, il s’agit d’un CD Telemann, certes pas comme les autres. Lors d’un voyage en Haute-Silésie en 1705, Telemann dépeint la musique de ces contrées, évoquant leur « véritable beauté barbare ». Il n’en fallait pas plus pour que Lazarevitch unisse sa passion pour le classique avec les musiques traditionnelles. Écoutez à la suite les plages 12, 13 et 14 : le finale du Concerto polonais pour flûte, la chanson Nisko slonkoet l’allegro du Trio no 3. Ici, le « savant » tend la main au « populaire » sans condescendance et de la plus bouleversante des façons. Ce disque renversant nous guérit, un temps, de la bêtise humaine.


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Beauté barbare

★★★★★
Classique

Les Musiciens de Saint-Julien, François Lazarevitch, Alpha 949

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