«Memento Mori», Depeche Mode

Depeche Mode s’amènera au Centre Vidéotron (le 9 avril) et au Centre Bell (le 12) sans son membre fondateur, Andy Fletcher, subitement décédé en mai 2022 alors que le travail d’écriture de son quinzième album était déjà entamé. Jusque dans le titre, la mort rôde sur cet album paradoxalement vigoureux, comme si l’outrage des années avait redonné aux survivants Dave Gahan et Martin Gore l’urgence d’accomplir de grandes choses avant de tirer leur révérence à leur tour. C’est réussi : inspiré, recherché dans ses ambiances et ses textures sonores (grâce à James Ford deSimian Mobile Disco et à Marta Salogni, réalisateurs attitrés), Memento Mori est, de loin, le plus captivant album du groupe depuis Exciter (2001). Sombre et affligé sur My Cosmos Is Mine en ouverture (agréable rappel de l’ambiance solennelle du classique Violator de 1990 qu’on retrouve aussi sur Speak to Me en conclusion), mélancolique et dansant un peu partout ailleurs, avec ses timbres de synthés classiques — retenons la parfaite Ghosts Again en début d’album —, Depeche Mode redevient pertinent.

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Une version prédécente de ce texte a été modifiée pour corriger la date du décès d'Andy Fletcher.

Memento Mori

★★★ 1/2
Pop

Depeche Mode, Columbia

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