«Cope Land», Crossroad Copeland

Le guitariste montréalais Ben Copland Gilbert affirme que ce jeune projet est « né d’un désir d’amener les musiciens de jazz à ne pas jouer du jazz », ce qui est en partie le cas sur l’étonnant Cope Land. Et ne pas jouer du jazz, ici, signifie tomber à bras raccourcis dans le métal, à grands coups de riffs hargneux, dès Lift Off en ouverture. Sur Stir Crazy, avec son groove apparenté au funk-rock-métal de Faith No More, ce sont les cuivres qui se prêtent au jeu, la trompette de Violet Hébert lacérant les denses orchestrations, alors que la touche dub de Tananana évoquera le funk-métal mutant du projet Praxis de Bill Laswell. Aussi énergique et affamé que sonne le groupe (au sein duquel se trouve aussi le bassiste Carl Mayotte), celui-ci est également capable de nuances, sur la remarquable Chambre vide par exemple, une ballade sur laquelle la clarinette d’Hugo Leclerc offre un riche contrepoint mélodique au chant de Jeanne Laforest. Les amateurs de jazz fusion seront comblés, pour peu qu’ils ne soient pas trop effarouchés par le poids des guitares.