«Obéissance programmée», Félix Soude

Parfois, en toute bonne foi, un communiqué en fait trop. La mention « album folk rock americana d’inspiration sixties » dans la description de ce qu’on trouvera sur le quatrième album de Félix Soude décrit surtout le problème. On joue à la chaise musicale. Ainsi Troubadour, vigoureux et savoureux country d’intro, devrait donner le ton, non ? Eh non. La chanson d’après, J’vas le faire, guitare douze cordes Beatles-Byrds en signature, pourrait lancer un autre album. Et ensuite ? Imaginez les Monkees en français. Pour aller où ? La chanson intitulée J’ai voulu l’aider sonne tellement Dédé Fortin qu’on pense à un pastiche de Tassez-vous de d’là. Et après ? Quand on arrive à Ça va aller, on jurerait… Fred Fortin. Rien de désagréable en soi : manège étourdissant, voilà tout. Heureusement que Félix a le sens de la tournure (et de la soudure !). Pendant que le gars se perd dans son dédale d’emprunts, le verbe tient bon. Pour peu qu’on suive le fil, on obtient une courtepointe aux motifs étonnamment réalistes. Indescriptible et pertinent, ça se peut.
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