«Les derniers Quatuors», Quatuor Dover

« Es ist vollbracht » (tout est accompli), comme on dit dans les Passions de Bach, avec le 3e volume des Quatuors à cordes de Beethoven par les Dover, qui prétendent au titre de version de référence dans la continuation des intégrales Emerson (1997) et Takács (2006). Qui, des Dover ou du Quatuor danois, qui bâtit aussi une intégrale au compte-goutte chez ECM, s’imposera à terme comme « le » jalon moderne ? Plus rien n’est sûr, car ce 3e volume n’est pas à la hauteur des extraordinaires deux premiers, ce qui est d’autant plus flagrant que les Emerson et les Takács étaient, eux, transcendés par les ultimes quatuors. Restent ici la justesse, la finesse de jeu, la variété dans les attaques, la beauté de son, la fermeté. Mais nous avouons être interloqués, par exemple, par la cavatine de l’Opus 130, un chant sans perspectives. Parfois, dans cette lecture dédramatisée, tout est trop « simple », trop en surface. Cet ultime volet fait que les Takács restent les guides suprêmes des quatuors de Beethoven et remet en selle les Danois pour leur succéder.