Opération rattrapage sur la scène musicale

L'autrice-compositrice-interprète Myriam Gendron convie son monde à La Tulipe le 7 décembre.
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir L'autrice-compositrice-interprète Myriam Gendron convie son monde à La Tulipe le 7 décembre.

Çà et là, un variant frappe : un musicien, quelqu’un dans l’équipe, parfois la vedette même. Oui, hélas oui, on dénombre encore des annulations pour cause de COVID-19et de mutations diverses. Mais l’agenda plus que chargé des prochains mois témoigne d’une tendance encore plus forte : les artistes seront partout sur nos scènes et il y a fort à parier que le public sera au rendez-vous. L’affluence monstre à Osheaga et dans la plupart des festivals de région (il y avait tellement de monde aux Montgolfières pour Marjo que les ballons semblaient de trop), les Centre Bell remplis à répétition, jusqu’à Bran Van 3000 qui a attiré la plus grosse foule jamais vue dans une ruelle de Montréal, l’offre et la demande se sont fait risette, et tout nous dit qu’on va s’esclaffer cet automne.

Il suffirait d’énumérer. La liste est effarante, en quantité autant qu’en variété pour ce qui est des propositions. Il y en a, littéralement, pour tout le monde. Certes, le retour de Stromae(quatre soirs en décembre) est l’apothéose annoncée. C’est presque aussi vrai pour Zaz, à Wilfrid très bientôt (le 17 septembre). Ce sera assurément la folie pour Mäneskin au MTelus à la fin de novembre. Arcade Fire avec Beck au Centre Bell le 3 décembre ? Les billets sont achetés, mais rien n’est moins certain, pour les raisons que l’on sait. Aux dernières nouvelles, Feist s’est désistée en ouverture des spectacles européens et les demandes de remboursement augmentent.

Enfin le temps des premières

 

Les artistes d’ici vivront enfin des premières médiatiques reportées, reportées, reportées : Elliott Maginot, Zachary Richard, puis Richard Séguinet Chloé Sainte-Marie convient leur monde à l’Outremont, Les Vulgaires Machins autant que Salebarbes au MTelus, Salomé Leclerc à La Tulipe, comme Vincent Vallières et Myriam Gendron, et SUUNS itou.

Ça se distribue selon la disponibilité, les artistes d’ici et les artistes venus d’ailleurs alternant au petit bonheur. Le National (pour Manu Militari et Ariane Roy), l’Olympia (pour Method ManandRedman, notamment, mais aussi King Gizzard and the Lizard Wizard), le Petit Campus (le Joel Plaskett Emergency et Royal Wood), le Studio TD (Ron Sexsmith) et le Gesù (retour d’Émile Proulx-Cloutier dans un spectacle, À mains nues) sont au nombre des salles réquisitionnées. On s’agitera tout autant en région. Il faut voir la liste des spectacles prévus pour Salebarbes et Sara Dufour !

Ringo s’en vient, tout va bien

Bien sûr qu’on retournera voir le fabuleux Ringo Starr, ce coup-ci à la Place Bell de Laval. Un. Beatle. À. Laval. Qui aurait cru ça en 1964 ? Increvable, cette génération : on verra aussi chez nous Frankie Valli et ses Four Seasons, l’époustouflant Tom Jones, le brillant spectacle Floyd première époque du Nick Mason’s Saucerful of Secrets. Mais encore ? Todd Rundgren et Adrian Belew célébreront David Bowie, les Flaming Lips rallumeront le feu, Engelbert Humperdinck alignera ses championnes des palmarès et le roi cramoisi Robert Fripp lui-même en personne s’offrira le Club Soda, en compagnie de son gérant David Singleton (sic). On reverra même Steve Hackett, chouchou du Québec prog.

Nombreux seront les anniversaires célébrés. Bran Van 3000 fêtera deux soirs au Soda les 25 ans de Glee, Echo and The Bunnymen promettent « 40 Years of Magical Songs » au Corona, les Smashing Pumpkins, Gorillaz, NOFX, Morcheeba et pas mal d’autres ont aussi un chiffre rond sur le feu. Le Centre Bell ne désemplira pas, accueillant toutes les vedettes de l’heure, en tous genres : Luke Combs en new country, Carly Rae Jepsen en pop, The Killers en rock, Michael Bublé en bulles. Ajoutons les 200 spectacles de la programmation de Pop Montréal, la riche affiche du 36e Coup de coeur francophone. Et Father John Misty au MTelus ? Désolé, c’est le même soir que Ringo.

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