«The Other Side of Make-Believe», Interpol

Interpol n’est pas sorti indemne de la pandémie. Les confinements à la chaîne ont décidément grugé le moral du groupe post-punk new-yorkais, qui a composé à distance, chacun des membres enfermé dans sa bulle, les chansons maussades de son septième album en vingt ans, pourtant annoncé avec la dynamique Toni qui ouvre l’album. Certes, le spleen a toujours résonné dans la voix placide du chanteur et guitariste Paul Banks, les sons des guitares sont toujours aussi fiévreux et les mélodies du groupe trouvent souvent leur cible, sur Passenger par exemple, ou encore sur Fables, qui serait tellement meilleure si le groupe ne faisait pas tant la moue en la jouant. C’est tout le problème de The Other Side of Make-Believe : plus personne n’a envie de danser en écoutant Interpol, même pas ses membres. L’urgence d’All the Rage Back Home, l’acharnement dans Obstacle 1, la hargne des guitares de Slow Hands, tout ce qui rendait mémorables les vieux succès du groupe s’est aussi confiné, Interpol ayant choisi de s’apitoyer sur notre sort collectif.


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The Other Side of Make-Believe

★★ 1/2

Interpol, Matador

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