«Papillon de nuit. The Night Butterfly», Tanika Charles

La troisième nomination dans la première liste de sélection au prix Polaris sera-t-elle la bonne pour la Torontoise Tanika Charles ? Trois ans après The Gumption, la reine canadienne du soul-R&B rétro retrouve ses collaborateurs pour un nouveau tour de chant ancré dans la tradition des musiques populaires afro-américaines. L’influence du son Motown classique sert de trame de fond au travail de Charles (sur l’impeccable Million Ways, entre autres), qui n’invoquera la modernité que pour butiner d’un genre à l’autre, soul-blues sur la tendre ballade Don’t Be so Entitled, soul des années 1980 avec la coulante chanson-titre, plus disco sur Frustrated et encore sur Different Morning, en duo avec la rappeuse DijahSB. Sur le plan de l’exécution, Tanika Charles excelle : le timbre chaleureux, le trémolo ample et généreux, l’interprète est pile dans sa zone de confort, moins intéressée par les explorations contemporaines des stars du néo-soul que par la richesse des fondations de ces univers musicaux. En concert le 30 juin au Festival international de jazz de Montréal.