«Dropout Boogie», The Black Keys

À deux, c’est déjà fameux. Prévisible, certes, mais fiable : les copains d’enfance Dan Auerbach et Pat Carney sont encore et toujours (dans le cœur et l’âme) les champions de leur garage, éternels « drop-outs ». Au onzième album en deux décennies, malgré les projets parallèles, ça tient. Le titre, Dropout Boogie, est en cela une sorte de profession de foi. Une ode à l’orthodoxie et au bon bruit. Après leur virée de l’an dernier dans les eaux boueuses du Mississippi, ressourcement chez les pionniers, revoilà nos gamins à l’état brut, la quarantaine brandie bien haut, baguettes en l’air et guitare en joue : dès Wild Child, un riff distorsionne exprès, le refrain s’entonne. Soul plus sudiste que nature (It Ain’t Over), blues électrique qui remonte du delta jusqu’à Chicago (For the Love of Money). Jusqu’à Billy F. Gibbons, de ZZ Top, qui est de la partie, histoire de bien marquer ces bœufs de catégorie A. Originalité ? À d’autres. Même au prix galopant de l’essence, ça pourrait vous faire rouler tout l’été.