Retrouvailles attendues aux Francouvertes

Le groupe FAÇADES a démarré sa performance sur les chapeaux de roues avec une chanson garage rock bien crasseuse.
Photo: Frédérique Ménard-Aubin Le groupe FAÇADES a démarré sa performance sur les chapeaux de roues avec une chanson garage rock bien crasseuse.

Heureuses furent les retrouvailles entre la relève et ses futurs fans, entre l’organisation des Francouvertes et la belle époque du Lion d’Or rempli de curieux ! Lundi soir débutait officiellement le 26e concours-vitrine, après deux années bouleversées par un virus ayant forcé la diffusion des épreuves sur le web. Les concurrents de ces deux premières soirées préliminaires n’ont pas caché leur soulagement de renouer avec les applaudissements, offrant des performances de calibre professionnel. Plongeons avec eux.

À Vidjay Rangaya l’honneur de briser la glace ! L’auteur-compositeur-interprète n’est pas exactement un débutant, ayant offert un premier EP il y a quatre ans, puis un deuxième album complet intitulé Un milliard d’années en octobre 2021. Les cinq musiciens l’accompagnant ont mis la barre haut sur le plan de l’exécution : les heures de travail en studio de répétition paraissaient, tant les interprétations étaient maîtrisées, le travail sophistiqué de la section rythmique tout particulièrement, qui rehaussait la valeur des compositions de Rangaya. En contrepartie, impossible de ne pas entendre dans ce répertoire et dans la voix du chanteur une connivence certaine avec le travail de Louis-Jean Cormier : même genre de mélodie linéaire posée sur un groove planant.

Photo: Frédérique Ménard-Aubin L’artiste Vidjay Rangaya, ancien participant à La Voix, a déjà sorti un EP et deux albums depuis 2018.

 

Le contraste ne pouvait être plus grand avec le quatuor rock FAÇADES, mené par l’auteur, compositeur, chanteur et guitariste Vincent Brière, la révélation de ce projet qui a démarré sa performance sur les chapeaux de roues avec une chanson garage rock bien crasseuse. On s’attendait même à ce que le groupe soit aussi fracassant du début à la fin, mais la majorité de ses chansons se sont avérées plus douces et pop. C’est l’énergie du groupe, elle, qui se réclamait du punk, l’orchestre jouant avec le plus de plaisir que de maîtrise de ses instruments… Sur scène, le fringant Brière accapare toute notre attention, sa voix juste et souriante nous faisant oublier le côté débonnaire de ses collègues.

Photo: Frédérique Ménatd-Aubin Le groupe FAÇACES mené par Vincent Brière.
 

NINAN a clos cette première soirée avec un country pop-rock chaleureux et convaincant. Parti de Schefferville pour épater la galerie montréalaise, l’orchestre innu formé il y a quelques années à peine a déjà fait paraître un premier album l’été dernier (Innu Auass) réalisé par nul autre que Réjean Bouchard, illustre guitariste-accompagnateur de Richard Séguin, Pierre Flynn et Florent Vollant, pour ne nommer qu’eux. Il était d’ailleurs sur scène avec le groupe, qui compte sur deux chanteurs et une chanteuse pour donner de la force à son répertoire. NINAN a offert la meilleure performance de la soirée, reconnue comme telle par les dizaines de juges réunis au Lion d’Or.  

NINAN est formé de Frederick Cluney, Michael Ashini, Kelly Régis Fortin, Éric Dominique et leurs musiciens.

 

Mardi

Beaucoup d’encouragements pour la Montréalaise Agathe Dupéré, bassiste qu’on a aperçue ces dernières années dans différents projets musicaux (les orchestres respectifs de Safia Nolin et d’Émilie Proulx, entre autres) et qui présentait son propre répertoire sous le nom de scène Pataugeoire. Conséquence directe de la pandémie : en l’absence de tournée, certains musiciens accompagnateurs ont trouvé le temps, et le courage, de se lancer, eux et elles aussi. Accompagnée d’un batteur et d’un guitariste, Pataugeoire a débuté sa performance en tirant une cartouche à blanc, une chanson confuse qui s’est terminée dans un sursaut rock annonçant une bien meilleure suite. Sa chanson, grunge et plaintive, rappelle toutefois celle des Pixies lorsqu’elle trouve son rythme et un refrain pop.

Photo: Frédérique Ménard-Aubin Agathe Dupéré de pataugeoire.
 

Toute autre ambiance du côté de Hôte, projet mené par l’auteur-compositeur-interprète Marc-André Dupaul, accompagné de quatre musiciens (batterie, basse, guitares/synthés, claviers). Chez lui, le groove pèse aussi lourd que les mots ou les mélodies, l’orchestre démontrant à son entraînante manière comment la chanson pop peut donner envie de fermer les yeux et de danser un peu. Ce projet a profité des mois de confinement pour bien mûrir en studio depuis la parution de ce premier mini-album, Lune en verseau, à l’automne 2020. Cette version live de Fou a donné l’occasion à l’orchestre de déployer ses ailes, construisant habilement un enivrant crescendo de groove rock électronique.

Photo: Frédérique Ménard-Aubin L’auteur-compositeur-interprète Marc-André Dupaul mène le groupe Hôte.

Enfin, Zach Boileau a fait forte impression, même si sa proposition l’a positionné en dernière place (préliminaire) du palmarès. Plus folk que rock ou country comme le laissait entendre son premier EP, Merci de rien, paru en septembre dernier, Boileau affichait une assurance tranquille et bienveillante sur scène, attirant les comparaisons avec un Vincent Vallières : ce genre de chanson pop mélodique et cajoleuse, livrée le sourire dans la voix.

Photo: Frédérique Ménard-Aubin Zach Boileau

Palmarès préliminaire

1. Hôte

2. NINAN

 

3. FAÇADES

4. Pataugeoire

 

5. Vidjay Rangaya

6. Zach Boileau