L’an 8000, Mononc’ Serge

Il en a son tas, Mononc’ Serge. Et il varge dedans. Pas joyeusement. Pas fâché pour rigoler fort, pas façon exutoire. Fâché dur. « J’tanné de rouler en van avec mon band », c’est pas tant second degré qu’écœurantite assumée. « Un jour on m’a dit que j’faisais d’la musique de niche », lance-t-il, insulté par la connotation péjorative. Il la revendique, sa niche, et il a bien raison : « […] zéro regret, toutes ces belles choses trash / m’ont valu ma niche où aujourd’hui ça marche ». Il renchérit avec la chanson-titre : « Artiste de l’année, pff, rien à chier / L’année va s’écouler, l’artiste va couler […] Moi, j’écris à l’encre indélébile / c’qu’on va chanter encore en l’an 8000 ». Dans le collimateur, le désengagé (J’m’en câlice), le parfait irréprochable (Citoyen modèle), le je-m’en-foutiste (Terroriste). Le tout en hard-rock à gros riffs (et non en métal à la Anonymus, nuance). Rien pour faire plaisir, rien pour se réjouir, sinon l’inépuisable verve du cher Serge. À la fin, on est fâché comme lui. C’est le but.