Dixque d’art, Souldia

« Est-ce que j’ai ce qu’il faut pour en faire un dixième ? » se demande candidement Souldia sur l’introspective Page blanche qui clôt Dixque d’art. Bien sûr que oui : son dixième album en carrière est aussi le plus abouti, l’œuvre d’un artiste qui a passé presque vingt ans à aiguiser sa plume, à dénicher de nouvelles formules pour éviter de se répéter (mais un peu, quand même), à chercher à aborder sous de nouveaux angles ses thèmes de prédilection, comme la rue qui l’a vue naître (C’est ça la rue, Ruelle avec Treci Ochi, Rymz et Tizzo) et le combat quotidien pour mener une vie plus saine (#22, Jusqu’à la mort avec le chanteur Zagata). Généreux, avec ses 16 chansons en presque 70 minutes, traversé par plusieurs moments forts, la rampante Rage de vivre, en duo avec Lost du 5Sang14 (une réelle complicité s’est installée entre ces deux-là), Mémoire trouble et son texte débité serré, le drill glacial de Testostérone, avec Shreez et le MC français Grodash. Du calibre.