Toshio Hosokawa, Momo Kodama

Attention : ce n’est pas un disque facile,mais il est intellectuellement passionnant. Le pire piège en création musicale est « l’hommage à » et le pire du pire, c’est l’hommage à Mozart. Notre Jacques Hétu s’y est cassé les dents de façon mémorable avec ses Variations pour trois pianos, l’une de ses dernières œuvres. Hétu avait choisi le 21e Concerto pour piano comme source ; Hosokawa opte pour le 23e. La comparaison s’arrête là, tant le travail du Japonais s’affranchit judicieusement de Mozart dans une efflorescence sonore fulgurante d’une richesse de couleurs et d’atmosphères exceptionnelles. C’est le second enregistrement de cette œuvre par Momo Kodama (on la trouve dans le « Hosokawa, vol. 1 » de Naxos sous la direction moins lumineuse de Jun Märkl) mais datant ici de 2006, l’année de la création. Le couplage avec l’œuvre « source », le 23e Concerto de Mozart, est pure logique. Ce n’en est pas la version de référence, mais l’objet du disque est Hosokawa pour les admirateurs du grand créateur nippon. Cette bande soignée de décembre 2006 méritait vraiment d’être éditée.