Eugène Ysaÿe, Les six sonates pour violon seul

En février, nous recevions de l’étiquette Alpha cet Everest du violon par le jeune Kerson Leong, dauphin (avec Blake Pouliot) de James Ehnes parmi les violonistes canadiens. Après les superbes qualités plastiques de l’émule, ses écarts dynamiques millimétrés et ses phrases sculptées, voici le lion rugissant, celui qui, comme le souhaitait Ysaÿe, a vécu « la gamme des émotions afin de toutes les exprimer dans son jeu ». Avec Ehnes, nous passons donc d’un Ysaÿe purement violonistique à un Ysaÿe utilisant une rigueur technique absolue (puissance et précision de l’archet !) à des fins narratives. Ce CD résulte des sessions réalisées par Ehnes dans son salon transformé en studio d’enregistrement aux fins de webdiffusions. Dans une acoustique adaptée, au son plus direct, Ehnes y couplait Bach et Ysaÿe. Dans « Obsession » de la Sonate no 2, on ne sait même plus où est Bach et où est Ysaÿe. À l’image de la Ballade (Sonate no 3 — quelle fin !), ce parcours est un sommet au point de devancer désormais les piliers discographiques Kremer et Zimmermann.
  
 

Eugène Ysaÿe

★★★★★

Les six sonates pour violon seul, James Ehnes, Onyx 4198

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