Yallah, Paul Kunigis

C’est enfin l’heure des retrouvailles avec le troubadour montréalais d’origine polonaise Paul Kunigis, dont on se souvient autant de sa collaboration avec l’orchestre klezmer Jeszcze Raz que de son œuvre solo. Retrouvailles avec nous, qui profitons à nouveau de sa plume tendre et lyrique, et avec la belle famille d’amis musiciens ayant participé à l’enregistrement de son sixième album : Yves Desrosiers (guitare), Jacques Kuba Séguin (trompette), Nathalie Cora (kora), François Lalonde (batterie)… Ça swingue et ça virevolte de talent, reliant le klezmer au jazz, aux musiques du Moyen-Orient et à la chanson française (Canal St-Martin, réflexions sur l’amour qui flétrit) avec ce mélange de fête et de tristesse qui habite souvent les musiques d’Europe de l’Est. Ainsi, Kunigis affiche dans les thèmes de ses nouvelles chansons son humanité autant que son désespoir face aux tragédies migratoires (touchante Lampedusa) et aux luttes populaires (Maidan Tahrir – Place de l’espoir), des sujets abordés avec les mots et le ton justes.