Higher, Malika Tirolien

Sept ans après Sur la voie ensoleillée, l’autrice-compositrice-interprète montréalaise Malika Tirolien profite de la riche expérience des dernières années passées auprès de Michael League, cerveau de Snarky Puppy et Bokanté, pour donner une nette couleur jazz-funk-fusion au costaud Higher. La voix toujours aussi agile et juste, Tirolien tire le meilleur de l’orchestre qu’elle a constitué — en particulier du talent des claviéristes américains Jason Linder (de l’orchestre de Donny McCaslin) et Frank Locrasto, qui insufflent textures et modernité aux chansons avec leurs synthés. Malika appelle ça du « high soul », un soul-jazz aux rythmiques robustes dans la lignée du travail de la fameuse Meshell Ndegeocello, influence apparente en première portion de cet album réalisé par League. Le néo-soul (sur les superbes Better et Dreamin’) et le rap (par exemple sur Sisters, avec la participation de Meryem Saci de Nomadic Massive) apparaissent momentanément à la surface de certaines chansons, ajoutant profondeur et dynamisme à cet album frais et dont l’audace se révèle dans les petits détails.