C’est le onzième commandement, malencontreusement détaché des Tables de la loi, la descente du mont Sinaï s’étant révélée pour Moïse un peu trop accidentée sans souliers de randonnée à membrane imper-respirante : « Tes vieilles chansons tu ne réautosylvaincossetteriteras point, à moins de les réautosylvaincossettiser autrement. » Serge Robert, qui a le verbe leste mais la soutane propre, a ainsi honoré le divin précepte : les reprises qu’il propose ici, à la différence de celles de la compilation Réchauffé qui nous coulait du métal en fusion dans les oreilles, sont toutes acoustiques, quoique vigoureusement grattées (à rebrousse-poil). L’effet est curieusement le même, à cela près que l’on comprend les hurlements rimés, même ceux de la très blasphématoire Hitler Robert. Ces réautosylvaincossettisations pour guitare et contrebasse constitueront la nourriture d’un nouveau chemin de croix à travers le Québec, la France et la Belgique. Mononc' Serge soit loué. Et son disque acheté.

Mononc Serge — Hitler Robert