L’adieu à Kent Nagano

La saison amènera l’Orchestre symphonique de Montréal au concert final du mandat de Kent Nagano, alors qu’il conduira la 2e Symphonie de Mahler les 2, 3 et 4 juin à la Maison symphonique de Montréal.
Mais avant, le maestro, qui restera présent cet été, organisera également, dès cette semaine, un grand festival Schubert et nous réservera en février la création d’un Concerto pour orgue de Pascal Dusapin.
Évidemment, l’intérêt à l’OSM est aussi la phase finale de la recherche du nouveau chef. La course semble relancée depuis qu’Alain Altinoglu, en signant à Francfort et à Bruxelles, début décembre, nous a échappé. Reviennent, pour un deuxième test, Lionel Bringuier (14 mars) et Jérémie Rhorer (20 mai) et se rappellent à notre bon souvenir Juanjo Mena et Vasily Petrenko.
Parmi les chefs sur le radar, James Gaffigan et, surtout, Louis Langrée, le 17 mars. Notons enfin une visite prestigieuse, celle de Valery Gergiev, le 4 mars, dans une œuvre inattendue : la 9e Symphonie de Bruckner.
Une année Beethoven
À l’Orchestre Métropolitain, Yannick Nézet-Séguin propose un superbe couplage de la 5e Symphonie de Jacques Hétu et de la Messe en ut de Mozart le 7 février et accueillera Nicholas Angelich dans Rachmaninov les 22 et 23 mai. Parmi les chefs invités, nous guetterons la venue de Han-Na Chang dirigeant la 10e Symphonie de Chostakovitch en février et Elim Chan dans la 4e de Schumann en avril. Toutes deux accompagneront un grand concerto de Beethoven : Benjamin Beilman jouera le Concerto pour violon et Nicholas Angelich L’empereur.
I Musici aussi accueillera deux très grands solistes dans Beethoven : Vadim Gluzman pour le Concerto pour violon (17 mars) et Jean-Efflam Bavouzet dans le 4e Concerto (21 mai). Boris Brott conclura la saison de l’Orchestre classique de Montréal avec la Neuvième Symphonie. Vous l’avez deviné : 2020 est une année Beethoven !
La salle Bourgie s’y adonne massivement, avec une intégrale des Sonates pour piano par Louis Lortie, une intégrale des Quatuors à cordes répartie entre plusieurs ensembles et l’intégrale des Symphonies jouées au piano dans les transcriptions de Liszt.
Louis Lortie donnera en février puis en avril la moitié de son intégrale, qui s’achèvera en octobre et novembre. Par contre, l’intégrale des Quatuors sera présentée en un bloc de six concerts du 30 janvier au 2 février par les quatuors Escher, Brentano, Rolston et Danois. L’offre chambriste sera complétée en mars par trois concerts de trios, juste après la fin de l’intégrale des sonates de Mozart par Christian Blackshaw (11 et 12 mars).
La salle Bourgie hébergera les Violons du Roy, qui recevront Maurice Steger (14 février) et l’écrivaine Hélène Dorion (20 mars), avec une création de Simon Bertrand. Les Violons présenteront leur gros projet, la réunion des deux Requiem de Duruflé et Fauré sous la direction de Bernard Labadie, le 4 avril à la Maison symphonique.
Toujours à Bourgie, Arion sera dirigé par Alexis Kossenko en janvier, Hank Knox en février et Boris Begelman en mai. Si l’on se fie à l’entrevue donnée au Devoir par François-Xavier Roth, Kossenko est le nouvel homme fort de La Grande Écurie et de la Chambre du Roy, ensemble orphelin depuis la mort de son fondateur, Jean-Claude Malgoire.
Solistes et voix
Aux nombreux solistes de la salle Bourgie il faut ajouter la venue de Lang Lang à la Maison symphonique pour les Variations Goldberg (29 mai), les invités du Ladies’ Morning, notamment les quatuors Elias (en février) et Pavel Haas (en mars), un récital de James Ehnes (26 avril) et, surtout, la venue du pianiste Pavel Kolesnikov (5 avril).
Pro Musica et l’OSM accueillent Rudolf Buchbinder (6 février), Daniil Trifonov (23 février) et Gérald Finley (20 mars). Bertrand Chamayou est également l’hôte de Pro Musica le 8 mars, dans sa série Beethoven, à la salle Pierre-Mercure.
Un autre Français, Lucas Debargue, est à ne pas manquer le 19 janvier à la Maison symphonique.
Sur le plan vocal, l’Opéra de Montréal ose un grand opéra du XXIe siècle, Written on Skin de George Benjamin (janvier) et propose en mai une Flûte enchantée animée par Suzanne Andrade et Paul Barritt, désormais mise en scène par Barrie Kosky, qui en avait commandé le concept.
Les spectacles estudiantins seront, à l’Université de Montréal, La vie parisienne d’Offenbach en février et, à McGill, Street Scene de Weill en février et Acis et Galatée de Händel en mars.
Quant aux retransmissions du Met au cinéma, on ne manquera pas Wozzeck avec Yannick Nézet-Séguin aujourd’hui, Porgy and Bess le 1er février et le Vaisseau fantôme de François Girard le 14 mars.
Plus discret, mais important : le projet Charpentier de Clavecin en concert, qui proposera La descente d’Orphée aux enfers sous la direction de Luc Beauséjour le 1er mai à la salle Bourgie.
Quelques jours auparavant, le 25 avril, les Boréades présenteront à Saint-Jean-Baptiste les quatre Messes brèves de Bach. Quant à Caprice, l’ensemble de Matthias Maute reprendra Motezuma, une reconstruction vivaldienne, le 4 février.
Le Nouvel Ensemble moderne créera le 26 avril au Gésu Silences !, la 10e symphonie de Tim Brady, composée pour 4 guitares électriques, 4 chœurs, 4 chefs et 15 instruments. La Société de musique contemporaine du Québec poursuit son année hommage à Katia Makdissi-Warren et lui ajoutera le 2 mai des œuvres d’Alcides Lanza. Quant à l’ECM+, il rendra, le 24 janvier au Conservatoire, un hommage collectif à Gilles Tremblay.
Enfin, le Concours musical international de Montréal, Piano 2020, aura lieu dans la première moitié de mai. Comme l’édition violon avait pâti de se tenir la même année et en même temps que le Reine Élisabeth et le Tchaïkovski et que 2020 est l’année du Concours Chopin, ce petit décalage n’est pas un mal.
Dix dates à retenir
19 janvier Récital Lucas Debargue
6 février Récital Rudolf Buchbinder
7 février Yannick Nézet-Séguin dirige Hétu et Mozart
14 mars Le vaisseau fantôme de François Girard au cinéma
20 mars Récital Gérald Finley, Jean-Yves Thibaudet
4 avril Requiem de Fauré et Duruflé. Bernard Labadie
5 avril Récital Pavel Kolesnikov
22 et 23 mai Yannick Nézet-Séguin et Nicholas Angelich
29 mai Lang Lang joue les Variations Goldberg
2 au 4 juin Kent Nagano, concert final