
James Ehnes tel qu’en lui-même

Dans le cadre du Festival de musique de chambre de Montréal, le violoniste James Ehnes et son partenaire de musique de chambre Andrew Armstrong donnent en trois soirées une intégrale des Sonates pour violon et piano de Ludwig van Beethoven. Ce « privilège incroyable » comme l’a décrit Denis Brott, directeur artistique, sera accordé à l’identique aux mélomanes d’Ottawa, dans le cadre de l’Ottawa Chamberfest à la fin juillet.
Cette initiative se superpose à celle, se déployant non pas sur trois soirées mais sur trois saisons, d’Andrew Wan et Charles Richard-Hamelin. Lancée à la salle Bourgie, la seconde étape de leur intégrale pourra être entendue dans plusieurs festivals cet été. James Ehnes, lui, prend les oeuvres les unes après les autres. La seconde soirée, ce vendredi, proposera les Sonates n° 5, 6 et 7 avant une conclusion, samedi, avec les Sonates n° 8, 9 et 10.
La réalisation est à la hauteur des attentes à l’égard d’un violoniste de cette stature. Avec une justesse impeccable, un archet d’une ferme assurance, James Ehnes a mené les sonates avec une grande rigueur, dans un discours très cadré par Andrew Armstrong, quoique de manière un peu rigide. Il manquait un je-ne-sais-quoi de charme et de surprises pour autant que nous puissions en juger d’une place au fond du parterre que nous n’occupons jamais à la salle Bourgie, l’accès au balcon étant bloqué. Il est possible que ce soit l’extinction relative des harmoniques aiguës à cet endroit ou la balance violon-piano différente qui donnaient cette image de rigueur admirable par rapport au charme souriant de Wan et Richard Hamelin dans le même exercice. Peut-être pas, au fond…