En pays lointains, Ellemetue

Ellemetue est le plus punk des duos électroniques d’ici. Composée de Mingo l’Indien, des Georges Leningrad et de Nunu Métal, artiste multidisciplinaire, la formation présente son second album, le premier au sein de l’écurie Dare to Care. L’Indien s’occupe de la guitare — parfois touffue et enveloppante, parfois cinglante — alors que Métal manie le clavier psychotronique et chante — récite plutôt — une poésie entre mythologie païenne et science-fiction futuriste. Jouant avec le malaise de la proximité et de la distance, Nunu Métal chante à la manière d’une Gainsbourg messianique (Renaissance, Carte d’or). La structure, volontairement incongrue, est un chemin sinueux. En pays lointains est une œuvre visuelle, une bande sonore fantasmée. On pense en ce sens à un album du Brian Jonestown Massacre, Musique de film imaginée. Sauf qu’ici les bruits sont parfois incohérents, rendant le tout inégal. On saura si l’impulsion brechtienne se transpose bien sur scène le 30 novembre à l’Esco.