Alaclair tout ébouriffé

Au premier soir des Francos de Montréal, le premier party en plein air de l’été revenait au groupe rap Alaclair Ensemble, qui était sur la Place des Festivals vendredi soir. Toujours coloré, le groupe était tout ébouriffé dans sa performance, enfilant des succès, du nouveau, des monologues, des mélanges de tout ça, même.
Déjà, en ouverture, le ton était donné. Robert Nelson a lu dans un cahier Canada un long texte qui avait des allures de discours de Michel Chartrand ou de Gérald Godin. « Les flatteux dans le bon sens du poil des mauvais plis de la nation, on en a notre maudit voyage », a entre autres lancé le rappeur avant d’être rejoint par ses alliés.
La suite hétéroclite allait débouler assez rapidement et pratiquement sans temps morts. Alaclair a livré une nouvelle chanson — qui pourrait s’appeler La famille —, KNLO a (déjà ?) présenté ses acolytes, puis le groupe a livré son hitMon cou, qui s’est métissé avec le titre Tabac indien du projet solo de KNLO. Léger vertige.

Avant qu’on ne comprenne trop où on était rendu, Claude Bégin, dans le public, a séparé la foule tel un Moïse en chest pour se rendre de la console de son jusqu’à la scène. Scène sur laquelle il a chanté une version alternative de l’Ô Canada debout sur le dos des autres membres d’Alaclair qui formaient une pyramide humaine. Ébouriffé, on disait.
Alaclair s’est ressaisi le temps de quelques hits de leur dernier disque — Alaclair High, Les Infameux, Humble French Canadian —, Claude Bégin a livré un bout d’une de ses récentes chansons solo avec Eman, et un Maybe Watson en robe de chambre satinée a livré un a capella bien senti.
Tout à coup, « alerte à la nouvelle track », a lancé KNLO, avant que le groupe s’exécute. La primeur a été suivie d’un discours de Robert Nelson sur l’importance de respecter le cannabis. Rendu là, le groupe actif depuis 2010 pouvait bien nous emmener n’importe où. Enchaîner Calinours, une ballade sirupeuse à la Gerry Boulet, et Variette, une pièce qui mélange afrobeat et chanson à répondre ? C’est ça que c’tait.
« Il faut que tu fasses ce que tu veux de ta vie », chantait Alaclair en conclusion. Tout était dit.