Le rap français consacré aux Victoires de la musique

Le rappeur Orelsan est le grand vainqueur du gala 2018.
Photo: Thomas Samson Agence France-Presse Le rappeur Orelsan est le grand vainqueur du gala 2018.

Boulogne-Billancourt — Les 33es Victoires de la musique ont sacré le rap français et son nouveau chef de file Orelsan, auteur d’un triplé et désigné artiste masculin de l’année, vendredi lors d’une soirée dédiée à Johnny Hallyday qui a également couronné pour la première fois Charlotte Gainsbourg.

Artiste masculin, Album de musiques urbaines pour La fête est finie et Création audiovisuelle pour le vidéoclip Basique, Orelsan, 35 ans, Aurélien Cotentin de son vrai nom, s’impose non seulement comme le chef de file d’un mouvement devenu dominant dans l’industrie musicale française, mais a gagné aussi la reconnaissance de l’ensemble de la profession.

Son troisième album en solo, La fête est finie, s’est écoulé à plus de 370 000 exemplaires (streaming compris) depuis sa sortie en novembre, où il avait reçu un accueil critique très favorable et quasi unanime.

Orelsan devance le vétéran baroudeur Bernard Lavilliers, revenu en grande forme avec 5 minutes au paradis, et le rappeur marseillais Soprano, plus gros vendeur d’albums physiques (CD, vinyles) en 2017 avec L’Everest.

Avec ses trois récompenses, il contribue largement à la mainmise du hip-hop sur ces Victoires avec six trophées gagnés sur les douze en jeu. Une première pour une seule édition.

Le rappeur MC Solaar a ajouté une cinquième Victoire à son palmarès en décrochant celle de l’Album de chansons de l’année pour Géopoétique, qui a marqué son grand retour en 2017 après dix ans d’absence.

La Victoire de la meilleure Chanson originale a été décernée au duo de rappeurs Bigflo Oli pour Dommage. Et Gaël Faye a été récompensé dans la catégorie Révélation scène.

 

Charlotte Gainsbourg a, elle, été sacrée pour la première fois de sa carrière artiste féminine de l’année, succédant à Jain. L’actrice-chanteuse, qui a sorti l’an passé son cinquième album, l’électro-mélancolique Rest, album du deuil pour celle qui y évoque la mémoire de son père disparu en 1991 et de sa demi-soeur Kate Barry, morte en 2013, a devancé ses concurrentes Catherine Ringer et Louane.

Elle rejoint au palmarès des Victoires sa mère, Jane Birkin, couronnée en 1992, et son père, Serge Gainsbourg, qui s’était vu décerner deux ans plus tôt une Victoire d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

La catégorie Album rock a récompensé les joyeux déjantés de Shaka Ponk (The Evol), la troisième Victoire à leur collection.

La chanteuse Camille, non sélectionnée cette année dans les catégories reines, a décroché un joli lot de consolation avec le trophée récompensant la meilleure tournée pour son cinquième album studio, Ouï.

 

L’Album de musiques électroniques ou dance a primé Temperance, de Dominique Dalcan. Lamomali, de -M-, Toumani Sidiki Diabate, Fatoumata Diawara, a été couronné Victoire album de musiques du monde. Une Victoire d’honneur est venue couronner la carrière d’Étienne Daho.

Ces 33es Victoires de la musique ont rendu un vibrant hommage à la plus grande star du rock français, Johnny Hallyday (dix Victoires), décédé le 5 décembre.

Florent Pagny et Slimane, qui ont chacun participé à l’album hommage On a tous quelque chose de Johnny récemment paru, ont repris ensemble Requiem pour un fou. Ils étaient accompagnés par les musiciens de « l’idole des jeunes », dont le guitariste Yarol Poupaud, qui ont commencé par une version instrumentale de Toute la musique que j’aime.

Un autre hommage a été rendu à France Gall, décédée le 7 janvier.

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