Johannes Brahms. Sonates pour violoncelle et piano. Six Danses hongroises. Jean-Guihen Queyras et Alexandre Tharaud

Existe-t-il un « Brahms français » ? Si oui, on le trouvera dans ce CD qui cueille l’auditeur à froid et qu’il faut chercher à comprendre avant de le rejeter. Les Sonates pour violoncelle et piano par Queyras et Tharaud, antithèses de celles de Rostropovitch et Serkin (DG), bannissent le geste large et les sonorités grasses au profit d’un ambitus plus réduit, un chambrisme plus assumé, avec des traits courts nerveux et réactifs et une pudeur expressive. Il serait facile de faire un mot d’esprit et de voir ici le Brahms de ceux qui n’aiment pas Brahms. Je m’avoue bien plus gêné par l’atmosphère sonore sèche et confinée que par la radicalité de l’interprétation. En fin de compte, Hecker-Helmchen et Mork-Lagerspetz restent mes premiers choix. Le vrai nectar (si l’on accepte la prise de son) se niche ici dans le complément : ne pas « beurrer épais » dans les Danses hongroises est une recette qui mène à l’irrésistible !
Queyras et Tharaud jouent la 1re Sonate pour violoncelle de Brahms